En temps de persécution ils pouvaient se cacher plus facilement que des Européens. De plus, en cas d’augmentation rapide du nombre des chrétiens quelques missionnaires étrangers ne pouvaient suffire à la tache. Tel était le cas au Vietnam où il y avait déjà environ 300000 chrétiens. Il était donc urgent d’envoyer en Asie non plus seulement quelques missionnaires prêtres mais aussi des évêques qui pourraient ordonner des prêtres originaires du pays. La survie et le développement des chrétientés en Asie passaient donc par la promotion d’un clergé local. 2 Le plaidoyer du P. Alexandre de Rhodes auprès des autorités romaines, ses démarches à Paris et ses rencontres avec plusieurs catholiques fervents et zélés, aboutirent à l’envoi vers l’Asie, en 1658, de trois vicaires apostoliques.
3 Avant leur départ ils re?urent de Rome des instructions qui leur enjoignaient de tout mettre en ?uvre pour que de nombreux Asiatiques puissent être ordonnés prêtres le plus rapidement possible160;: 4 160;La principale raison qui a déterminé la Sacrée Congrégation de la Propagande à vous envoyer comme évêques dans ces régions a été que, par tous les moyens et méthodiquement, vous vous efforciez d’instruire les jeunes gens pour les rendre aptes au sacerdoce, que vous leur confériez les saints Ordres, que vous les établissiez en ces vastes régions avec mission d’y servir le christianisme de tout leur c?ur, sous votre direction.Ainsi donc, ayez toujours devant les yeux ce but qui consiste à entra?ner, à former et à promouvoir aux saints Ordres le plus grand nombre possible de jeunes gens doués des aptitudes désirables.Si parmi ceux que vous aurez promus au sacerdoce, il s’en trouve quelques-uns dignes de l’épiscopat, gardez-vous bien 150; ceci vous est explicitement défendu 150; de les investir du caractère d’une si haute dignité.écrivez d’abord à la Sacrée Congrégation … [suivent les détails de la procédure à suivre dans ce cas][1][1] Jean Guennou, Les Missions Etrangères de Paris, Paris,...suite. 160;Les engagements de la Société MEP 5 Selon les instructions de Rome, la promotion d’un clergé local devait donc être la préoccupation première des vicaires apostoliques, de leurs compagnons et de leurs successeurs. On retrouve cette même priorité dans les textes internes de la Société MEP. date à laquelle la situation des églises d’Asie avait considérablement évolué160;:160;Tous les ouvriers évangéliques qui seront envoyés du Séminaire de Paris doivent donc comprendre que leur principale fin est de s’appliquer à la formation d’un clergé aussit?t que, dans les lieux où ils travailleront, ; et que, quand le clergé sera formé et les nouvelles églises assez solidement établies pour pouvoir se conduire elles-mêmes et se passer de la présence et des soins des missionnaires européens, ils devront consentir avec joie à céder tous leurs établissements et à se retirer, avec la permission du Saint-Siège, pour aller travailler ailleurs.Voici donc l’ordre des fins qu’ils doivent se proposer160;: 1. Dans les lieux où il y a déjà des chrétiens, former à la cléricature les sujets qu’ils en trouveront capables160;; 2. Prendre le soin nécessaire des premiers chrétiens160;; 3. Travailler à la conversion des infidèles160;; en sorte qu’ils préfèrent toujours le premier objet au second, et le second au troisième[2][2] Ibidem, p.
212. ...suite.160;Les textes sont donc parfaitement clairs160;: l’objectif premier de la Société était la promotion d’un clergé local. Mais comment, au cours des siècles, cette priorité a-t-elle été effectivement prise en compte par les missionnaires sur le terrain160;?Mise en ?uvre immédiate sur le terrain 6 Dès leurs arrivés dans les territoires qui leur étaient confiés, les missionnaires MEP s’effor?aient de trouver des chrétiens susceptibles d’être ordonnés prêtres et prenaient des mesures pour les former
