Question d’identité professionnelle 26 Dubar (2003,95) définit
l’identité professionnelle de la manière suivante160;: 160;J’appelle
160;identités professionnelles160;, les formes identitaires [… proches]
de celles que Sainsaulieu appelle identités au travail et qui désignent,
chez lui, des 160;modèles culturels160; ou des 160;logiques d’acteurs
en organisation160;. Mais elle s’en distingue par un aspect
important160;: les formes visées ne sont pas seulement relationnelles
(identités d’acteurs dans un système d’action), elles sont aussi
biographiques (type de trajectoire au cours de la vie de travail).160;
Cette définition illustre parfaitement les phénomènes que nous avons pu
observer chez les formateurs et qui sont renforcés par leurs réponses
aux entretiens de fin d’année. Ils expriment en effet que la gestion
d’un protocole semble une aide et un point important de la démarche de
gestion des ateliers d’AP. En effet, il leur est parfois difficile
d’accepter les temps de silence jugés souvent trop longs eu égard à la
durée des séances. De la même manière leurs convictions personnelles
peuvent interférer dans le développement des réflexions des apprenants,
gênant ainsi la dynamique de formalisation de l’expérience par le
groupe. En revanche, lorsque cela est clairement posé dans les
protocoles, les groupes d’analyse de la pratique permettent aux
formateurs, de développer leurs points de vue ou de faire des liens
entre les questions traitées dans le groupe et les enseignements
dispensés dans le cadre de la formation.
Les PIUFM disent alors ne plus se sentir enseignant et les IPEMF
disent redonner sens à leur fonction d’accompagnateur à l’entrée dans le
métier. Ils se sentent, les uns et les autres, progressivement proches
d’un certain modèle du formateur-accompagnateur, comme ils l’expriment,
qui se rapproche du médiateur inspiré de Vygotski. Ainsi, M. (IPEMF)
déclare lors de l’entretien d’évaluation du dispositif160;:
160;Apporter, communiquer mon expérience de ma?tre sur le terrain,
notamment de cycle 3160;: faire partager mes compétences. Apporter des
compétences disciplinaires dans des domaines que je ma?trise mieux
(sciences, maths) en liant la théorie et la pratique est mon privilège
d’IPEMF160;. Alors que S. (PIUFM) explique160;: 160;Dans les GAP on voit
les difficultés personnelles et de personnalité des stagiaires, c’est
difficile pour nous qui ne sommes pas psy… on n’a pas forcément… pas de
réponse, mais on n’arrive pas forcément à voir le problème, on n’a pas
cette culture pour appréhender le problème dans son entier, dans toutes
ses dimensions160; et plus loin, il ajoute 160;Il me semble que… qu’il y
ait un groupe de parole, etc. OK, c’est bien, mais surtout, on essaie de poser des questions et que
ce ne soit pas réellement le formateur qui apporte la réponse, mais que
ce soit tout le groupe, ?a c’est me semble-t-il très positif.160; 27
Ceci nous conduit à nous interroger sur les dimensions de l’activité
concernées par la réflexivité. Nous envisageons la réflexivité de
manière générale comme la capacité à avoir une attitude de métacognition
sur son action. à travers les récits de situations et l’analyse les
stagiaires sont invités à revenir sur leur activité (au sens piagétien
d’activité cognitive) afin d’en prendre conscience et d’identifier des
invariants constructeurs de leur pouvoir d’agir professionnel. Cette
approche de la réflexivité concerne également les formateurs lors de
l’autoconfrontation. Cette expérience réflexive constitue alors pour le
formateur un invariant opératoire sur lequel il s’appuie lors de sa
médiation auprès des PE2 dans les ateliers. Cette expérience issue du
travail du groupe de recherche présente pour les PIUFM et pour les IPEMF
concernés une partie commune alors qu’une autre partie plus personnelle
concerne leur trajectoire propre de la vie de travail et souvent les
et S. à la suite de Bruner (1997,119), nous envisageons la réflexivité
humaine comme la 160;capacité à nous retourner vers le passé et à
modifier le présent à la lumière du passé, ou le passé à la lumière du
présent160;, tout en l’articulant à notre faculté à 160;envisager des
alternatives, à concevoir d’autres manières d’être, d’agir ou de
lutter.160; L’individu est ainsi tout à la fois un produit de l’histoire
et un agent autonome et créatif à travers ses conceptualisations
nouvelles. Les formateurs ont donc été transformés par cette expérience,
mais ces transformations ont intégré les savoirs et compétences
antérieurement construits jusqu’à leur conférer des styles de
formateurs-animateurs d’AP différents et sans doute complémentaires.
Fonction du groupe 28 D’autres aspects relatifs au collectif constitué
par le groupe d’intervenants dans les ateliers (les PE2xA0;; les
formateurs) semblent déterminants. Ainsi le r?le du formateur dans le
collectif est un aspect qu’il est nécessaire de clarifier entre
formateurs. C’est un r?le multiple.
阅读(106) | 评论(0) | 转发(0) |