116Page 120.La San-Felice, Tome I poitrine. L'assassin, n'osant s'approcher de
lui, lui avait lancé son couteau ; la lame avait disparu entre la clavicule
etl'épaule, le manche seul tremblait hors de la blessure. Salvato saisit le
couteau de la main gauche, l'arracha, fit quelques pas en arrière, car il
luisemblait que la terre manquait sous ses pieds ; puis, cherchant un appui, il
rencontra le mur, et s'y adossa. Presque aussit?t, tout parut tourner autourde
lui ; sa dernière sensation fut de croire qu'à son tour le mur lui manquait
comme la terre. Un éclair qui fendit le ciel lui apparut, non plusbleu?tre, mais
couleur de sang ; il étendit les bras, l?cha son sabre et tomba évanoui. Dans la
dernière lueur de raison qui le sépara del'anéantissement, il crut voir les deux
hommes s'élancer vers lui.
sac longchamp pliage
cuir, Il fit un effort pour les repousser ; mais tout s'éteignit dans un
soupir que l'on e?tpu croire le dernier. C'était quelques secondes auparavant
qu'à la détonation des pistolets, la fenêtre de la San-Felice s'était ouverte,
et qu'à ce cride terreur de Michele : ?Pasquale de Simone, le sbire de la reine
!? la jeune femme avait répondu par ce cri du coeur : ?Eh bien, c'est donc à moi
de lesauver.? Or, quoique la distance ne f?t pas grande du boudoir au perron et
du perron à la porte du jardin, lorsque Luisa ouvrit cette porte d'une
maintremblante, les assassins avaient déjà disparu, et le corps seul du jeune
homme, demeurant appuyé contre la porte, tombait, le haut du corps renversé,dans
le jardin, au moment où la San-Felice ouvrait cette porte. Alors, avec une force
dont elle ne se serait jamais crue capable, la jeune femme tira leblessé dans le
jardin, ferma la porte derrière lui, non-seulement à la clef, mais encore au
verrou, et, tout éplorée, elle appela Nina, Michele et Nanno àson aide. Tous
trois accoururent. Michele, de sa fenêtre, avait vu fuir les assassins ; une
patrouille dont on entendait le pas lent et mesuré sechargerait probablement de
faire dispara?tre les morts et de recueillir les blessés ; il n'y avait donc
plus rien à craindre pour ceux qui portaientsecours au jeune officier, dont la
trace serait perdue, même aux yeux les plus exercés. Michele souleva par le
milieu le corps du jeune homme entre sesbras, Nina lui prit les pieds, Luisa lui
soutint la tête, et, avec ces doux mouvements dont les femmes ont seules le
secret à l'égard des malades et XII -LE BAISER D'UN MARI. . 117
Page 121.La San-Felice, Tome I des blessés, on le transporta dans l'intérieur de
la maison. Nanno était restée en arrière.Courbée vers la terre, elle marmottait
entre ses dents des paroles magiques et cherchait des herbes à elle connues
parmi les herbes qui poussaient entoute liberté dans les angles du jardin et
dans les fentes des murailles. Arrivé au boudoir, Michele demeura pensif ; puis,
tout à coup, secouant la tête: -Petite soeur, dit-il, le chevalier va rentrer.
Que dira-t-il quand il verra qu'en son absence, et sans le consulter, tu as
apporté ce beau jeune hommedans sa maison ? -Il le plaindra, Michele, et dira
que j'ai bien fait, répondit la jeune femme en relevant son front resplendissant
d'une douce sérénité.
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