Toute l'artillerieavait été fondue pour faire de la monnaie de cuivre. Quelques
forteresses avaient des canons, c'est vrai ; mais, soit trahison, soit
négligence, dansaucune les boulets n'étaient du calibre des pièces ; dans
quelques-unes, il n'y avait pas de boulets du tout. Les arsenaux étaient aussi
vides que lesforteresses ; on avait inutilement essayé d'armer de fusils deux
bataillons de gardes nationales, et cela dans XI - LE G?N?RAL CHAMPIONNET.. 110
Page114.La San-Felice, Tome I un pays où l'on ne rencontrait pas un homme qui
n'e?t son fusil sur l'épaule s'il était à pied, et en travers de sa selle s'il
était à cheval. Mais Championnet avait écrit à Joubert, et l'on devait lui
envoyer d'Alexandrie et de Milan un million de cartouches et dix pièces de
canonavec leurs parcs. , Quant aux boulets, Championnet avait établi des fours, et il en
faisait fondre quatre ou cinq mille par jour. Ce qu'il demandait donc engr?ce
aux patriotes, c'était de ne rien h?ter, ayant besoin d'un mois encore pour se
mettre en mesure, non pas d'envahir, mais de se défendre. Salvatoétait chargé
d'une lettre dans ce sens pour l'ambassadeur fran?ais à Naples, lettre où
Championnet exposait à Garat sa situation, et le priait de mettretous ses soins
à retarder une rupture entre les deux cours. Cette lettre, heureusement enfermée
dans un portefeuille de basane hermétiquement fermé,n'avait point été atteinte
par l'eau. Au reste, Salvato en connaissait le contenu, et, f?t-elle devenue
illisible, il pouvait la redire mot pour mot àl'ambassadeur ; seulement,
l'ambassadeur, ne recevant pas la lettre, perdait la mesure du degré de
confiance qu'il pouvait accorder au porteur. Tous cesfaits exposés aux conjurés,
il y eut un instant de silence pendant lequel ils se regardèrent, s'interrogeant
des yeux les uns les autres. -Que faire ?demanda le comte de Ruvo, le plus
impatient de tous. -Suivre les instructions du général, répondit Cirillo. -Et, pour m'y
conformer, ajouta Salvato, je merends à l'instant même chez l'ambassadeur de
France. -H?tez-vous, alors ! dit du haut de l'escalier une voix qui f?t
tressaillir tous les conjurés, etSalvato lui-même ; car cette voix n'avait pas
encore été entendue. L'ambassadeur, à ce que l'on assure, part cette nuit ou
demain matin pour Paris. -Velasco ! firent à la fois Nicolino et Manthonnet.
Puis, continuant seul, Nicolino ajouta : -Soyez tranquille, signor Palmieri :
c'est le sixième ami quenous attendions et qui, par ma faute, par ma très-grande
faute, a passé sur la planche que j'ai oublié de retirer, non pas une fois, mais
deux fois, lapremière en rapportant la corde, et la seconde en rapportant les
habits. -Nicolino, Nicolino, dit Manthonnet, tu nous feras pendre.
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