-Aussi, je n'attends qu'une chose pour suivre votre conseil : c'est un ministère
qui soit assuré pour six mois. Maintenant, un seul mot, mon cher Albert, car
aussi bien faut-il que je laisse respirer le pauvre Lucien. Déjeunons-nous ou
d?nons-nous, J'ai la Chambre, moi. Tout n'est pas rose, comme vous le voyez,
dans notre métier. -On déjeunera seulement ; nous n'attendons plus que deux
personnes, et l'on se mettra à table aussit?t qu'elles seront arrivées. -Et
quelles sortes de personnes attendez-vous à déjeuner, Dit Beauchamp. -Un
gentilhomme et un diplomate, reprit Albert. , -Alors c'est l'affaire de deux petites heures pour le gentilhomme et
de deux grandes heures pour le diplomate. Je reviendrai au dessert. Gardez-moi
des fraises, du café et des cigares. Je mangerai une c?telette à la Chambre.
-N'en faites rien, Beauchamp, car le gentilhomme f?t-il un Montmorency, et le
diplomate un Metternich, nous déjeunerons à dix heures et demie précises ; en
attendant faites comme Debray, go?tez mon xérès et mes biscuits. -Allons donc,
soit, je reste. Il faut absolument que je me distraie ce matin. -Bon, vous voilà comme Debray ! Il me semble cependant
que lorsque le ministère est triste l'opposition doit être gaie. -Ah !
voyez-vous, cher ami, c'est que vous ne savez point ce qui me menace.
J'entendrai ce matin un discours de M. Danglars à la Chambre des IX. Les
convives. 137 Page 141 Le Comte de Monte-Cristo, Tome II députés, et ce soir,
chez sa femme, une tragédie d'un pair de France. Le diable emporte le
gouvernement constitutionnel ! et puisque nous avions le choix, à ce qu'on dit,
comment avons-nous choisi celui-là, -Je comprends ; vous avez besoin de faire
provision d'hilarité.
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