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分类: 网络与安全

2014-12-15 13:32:53

Il n'y avait personne dans ce jardin, qui, comme l'indique son nom, appartenait à une société particulière : celle des arbalétriers. Mais, y e?t-il eu des promeneurs, l'homme p?le e?t été digne de tout leur intérêt, car sa longue moustache, son pas qui conservait une allure militaire, bien qu'il f?t ralenti par la souffrance, indiquaient assez que c'était quelque officier blessé dans une occasion récente qui essayait ses forces par un exercice modéré et reprenait la vie au soleil. Cependant, chose étrange ! lorsque le manteau dont, malgré la chaleur naissante, cet homme en apparence inoffensif était enveloppé s'ouvrait, il laissait voir deux longs pistolets pendant aux agrafes d'argent de sa ceinture, laquelle serrait en outre un large poignard et soutenait une longue épée qu'il semblait ne pouvoir tirer, tant elle était colossale, et qui, complétant cet arsenal vivant, battait de son fourreau deux jambes amaigries et tremblantes. En outre, et pour surcro?t de précautions, le promeneur, tout solitaire qu'il était, lan?ait à chaque pas un regard scrutateur, comme pour interroger chaque détour d'allée, chaque buisson, chaque fossé. Ce fut ainsi que cet homme pénétra dans le jardin, gagna paisiblement une espèce de petite tonnelle donnant sur les boulevards, dont il n'était séparé que par une haie épaisse et un petit fossé qui formaient sa double cl?ture. Là, il s'étendit sur un banc de gazon à portée d'une table où le gardien de l'établissement, qui joignait à son titre de concierge l'industrie de gargotier, vint au bout d'un instant lui apporter une espèce de cordial. Le malade était là depuis dix minutes et avait à plusieurs reprises porté à sa bouche la tasse de fa?ence dont il dégustait le contenu à petites gorgées, lorsque tout à coup son visage prit, malgré l'intéressante p?leur qui le couvrait, une expression effrayante. , Il venait d'apercevoir, venant de la Croix-Faubin par un sentier qui est aujourd'hui la rue de Naples, un cavalier enveloppé d'un grand manteau, lequel s'arrêta proche du bastion et attendit. Il y était depuis cinq minutes, et l'homme au visage p?le, que le lecteur a peut-être déjà reconnu pour Maurevel, avait à peine eu le temps de se remettre de l'émotion que lui avait causée sa présence, lorsqu'un jeune XIV-Orthon 123 Page 128 La Reine Margot - Tome II homme au justaucorps serré comme celui d'un page arriva par ce chemin qui fut depuis la rue des Fossés-Saint-Nicolas, et rejoignit le cavalier. Perdu dans sa tonnelle de feuillage, Maurevel pouvait tout voir et même tout entendre sans peine, et quand on saura que le cavalier était de Mouy et le jeune homme au justaucorps serré Orthon, on jugera si les oreilles et les yeux étaient occupés. L'un et l'autre regardèrent autour d'eux avec la plus minutieuse attention ; Maurevel retenait son souffle. Vous pouvez parler, monsieur, dit le premier Orthon, qui, étant le plus jeune, était le plus confiant, personne ne nous voit ni ne nous écoute. C'est bien, dit de Mouy. Tu vas allez chez madame de Sauve ; tu remettras ce billet à elle-même, si tu la trouves chez elle ; si elle n'y est pas, tu le déposeras derrière le miroir où le roi avait l'habitude de mettre les siens ; puis tu attendras dans le Louvre. Si l'on te donne une réponse, tu l'apporteras où tu sais ; si tu n'en as pas, tu viendras me chercher ce soir avec un poitrinal à l'endroit que je t'ai désigné et d'où je sors. Bien, dit Orthon ; je sais. Moi, je te quitte ; j'ai fort affaire pendant toute la journée. Ne te h?te pas, toi, ce serait inutile ; tu n'as pas besoin d'arriver au Louvre avant qu'il y soit, et je crois qu'il prend une le?on de chasse au vol ce matin. Va, et montre-toi hardiment. Tu es rétabli, tu viens remercier madame de Sauve des bontés qu'elle a eues pour toi pendant ta convalescence. Va, enfant, va.
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