suite. Franois Bloch-Lainé, évoquant les débuts de la SCIC et l’esprit
qui l’animait, explique: Quand l’Abbé Pierre lance son cri, notre
‘‘commando’’ est déjà sur pied. Quelques programmes sont prêts, confiés à
des architectes sous la houlette d’un matre d’ouvrage. L’équipe a d
acheter, un peu partout, et aux plus bas prix possibles, des terrains
libres, avant tout plan d’aménagement de la région parisienne.[31] [31]
SCIC, une histoire en construction 1954-1994, Paris, SCIC,..
.suite La SCIC s’est en effet portée acquéreur de dix-sept terrains en
région parisienne, sur 115 hectares, Porte de Versailles, Porte de
Vincennes, Pierrefitte, Bondy, Bagneux, Rueil, Montreuil, Argenteuil,
tousà proximité de Paris et bien desservis par les transports en commun,
à un prix raisonnable. Rappelons que sur 100 000 logements construits
par la SCIC en 1960,60 000 le sont en région parisienne.19 Généralement
prévus sur plan par les architectes, les équipements tardent à être
réalisés faute de financements appropriés. L’absence d’équipements
renvoie aux singularités historiques du financement du logement social.
Dans le circuit HLM, depuis la loi Siegfried, n’est financée que
l’habitation. La plupart des sociétés HLM sont d’ailleurs incapables,
faute de ressources et de personnel qualifié, de réaliser et de gérer
des équipements collectifs. La commission d’attribution des prêts du Ministère de la construction
refuse tout crédit hors logement, sauf les garages de scooters et de
voitures d’enfants, refusant même les garages individuels. Dans le
secteur aidé, mis en place à partir de 1950-1953 pour faire repartir la
construction en s’appuyant sur les ménages ou les sociétés de
construction, aidés par des primes d’état et des prêts du Crédit
foncier[32] [32] Sabine Effosse, L’invention du logement aid233; en
France. ...suite, même impossibilité de financer des équipements sociaux
et commerciaux. Dans le cas des LOGECOS (1953), la création de
boutiques fait perdre la prime de 1 000 F et provoque la réduction à 600
F.
Pour pallier cette situation, les fonds des Caisses d’allocations
familiales pour l’aide au logement sont reconvertis en crédits en faveur
des équipements: centres sociaux, haltes d’enfants, permanences
d’assistante sociale. L’obligation faite en 1961 aux matres d’ouvrage de
réserver des locaux pour des activités collectives – les Locaux
collectifs résidentiels (LCR) –, met dix ans à s’imposer[33] [33] Annie
Fourcaut, «L’animation dans le b233;ton: autog233;rer...suite.
L’absence de toute pratique interministérielle rend difficile l’arrivée
concertée des équipements avec les logements. Seul l’équipement
scolaire du premier degré accompagne la construction, parfois sous la
forme de constructions provisoires, édifiées dans l’urgence.