43 La justification de l’importance de ce colloque est évidemment à
rechercher dans la place de l’oléiculture dans la géographie actuelle de
la Tunisie. Elle s’explique par celle de l’olivier dans le cortège
végétal oleo-lentiscetum dont l’oléastre constitue une des bases
essentielles. La présentation biogéographique qui en fut faite (A.
Gammar) a été complétée par une recherche sur les origines et le
cheminement de la domestication de l’oléastre. Réalisée par une équipe
de l’inra de Montpellier, l’analyse moléculaire de multiples variétés
d’oléastre et d’olivier cultivé permet en effet de préciser les
relations qui existent en eux et, par là, les concepts de la
domestication de la plante ainsi que les origines proche-orientales ou
locales des arbres cultivés dans l’Ouest du Bassin méditerranéen (C.
Breton, A. Berville, H.
Hannachi et M. Msallem). Succédant aux agronomes, les géographes
s’attachèrent à présenter les pratiques culturales actuelles de
l’oléiculture tunisienne. Celles-ci sont en particulier commandées par
des conditions climatiques qui posent le problème du grave déficit
hydrique auquel tentent de remédier des aménagements agraires (Z.
Helaoui). Dans la région sfaxienne (région du Chaal), les pratiques qui
ont accompagné une xA0;fièvrexA0; de défrichement et la monoculture de
l’olivier ont eu un impact sur les risques d’érosion (N. Fehri). 44 Dans le domaine géographique actuel, les communications ont éclairé
la diversité des oléicultures méditerranéennes. Celle de la Tunisie a
été la première abordée. Le tableau complet qui en a été dressé a
insisté sur les défis qu’elle rencontre au niveau international et
national (A. Trigui) et apporté des précisions sur les spécificités
régionales, en particulier dans le Nord du pays (H. Riahi), que
traduisent les utilisations du terme de xA0;terroir oléicolexA0; en
Tunisie (A. Chaabani). Le cas tunisien a été éclairé par la
confrontation avec trois autres exemples d’oléicultures
méditerranéennes.
Deux études concernent des oléicultures européennes actuelles. La
première a retracé l’évolution de l’oliveraie fran?aise dont le
renouveau est lié à un processus de territorialisation qui,
individualisant les bassins oléicoles, contribue au développement local
dans un cadre plurifonctionnel (L. Laurens). La seconde portait sur des
exemples espagnols et fran?aisxA0;: dans les régions de montagne,
l’olivier est l’objet d’une mise en patrimoine sur les plans qualitatifs
et paysagers (S. Angles). Une troisième communication a traité le cas
de la basse montagne du Rif occidental marocain avec ses terroirs, ses
pratiques et ses graves problèmes d’érosion (G. Fay).