C’est en France, en 2000, que s’est tenue la première Table-ronde
internationale pour l’histoire de l’environnement urbain. Depuis cette
date, le réseau constitué à cette occasion n’a cessé d’élargir son aire
de recrutement. Lors de la quatrième édition de la Table-ronde, qui
s’est de nouveau tenue en France, en novembre 2006, après avoir transité
par l’Angleterre et l’Italie, des chercheurs de onze pays et de trois
continents étaient présents, et les candidats à l’organisation des
prochaines réunions ne manquent pas, ce qui est un signe de vitalité.41
Le présent numéro donne un aperu de la recherche, non pas franaise, mais
francophone, dans ce domaine. C’est en effet avec plaisir qu’il
accueille, au cté de quatre articles de chercheurs franais, deux
contributions belge et québécoise, deux pays qui, du point de vue de
l’histoire environnementale, ont atteint un stade plus ou moins
comparable à celui de la France. Faute de pouvoir, en un seul numéro,
balayer l’ensemble des sujets évoqués plus haut, on a cherché à
présenter ici un échantillon de recherches récentes ou en cours qui soit
à la fois étendu dans sa chronologie (XVIIe au XXe siècle) et varié
dans ses thématiques: sont ainsi abordés les inondations urbaines,
indicateurs des tendances lourdes du climat passé, le rapport des villes
modernes aux milieux humides, si importants pour elles, l’intervention
du pouvoir central belge en matière de déchets, l’histoire d’un poison
industriel qui décimait les ouvriers parisiens du XIXe siècle,
l’évolution, sur deux siècles, de la gestion des ressources en eau à
Montréal et des politiques des villes de province franaises
contemporaines dans le domaine de l’assainissement. Au total, un
ensemble de thèmes qui, chacun en conviendra, sont d’une actualité
patente.
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42 à l’heure où le réchauffement climatique couplé aux aménagements
inconséquents des siècles passés fait peser sur tant de villes un risque
d’inondation majeure, où des villes réhabilitent leurs milieux humides
(Nantes, par exemple, qui redonne ses lettres de noblesse aux rares
prairies que l’urbanisation a épargnées), où l’on continue de mourir de
fibrose, d’asbestose et de cancers ds à l’amiante et où la gestion des
ressources en eau ou celle des déchets domestiques figurent parmi les
dossiers les plus difficiles que les villes aient à gérer, comment nier
l’intérêt de ces études Certes, l’histoire ne fournit à elle seule
aucune solution aux problèmes contemporains. Mais nous le savons bien:
en mettant les problèmes en perspective et en mettant à jour les
processus passés, elle souligne des écueils, dévoile des impasses, aide à
des choix mieux informés et, on peut l’espérer, plus judicieux et plus
pérennes. Et dans le domaine dont il est question ici, il semble bien
qu’il y ait quelque urgence à aller dans ce sens... Les poubelles de
l’histoire sont peut-être, finalement, plus intéressantes qu’il n’y
parat.. .""Si l’engouement pour les zones humides est actuellement important
dans la communauté scientifique à la fois chez les historiens, les
archéologues, les géographes et les spécialistes de l’environnement, il
est significatif qu’un manifeste en faveur de leur histoire plaidant
pour fédérer des recherches dispersées soit paru dans une grande revue
d’histoire rurale[1] [1]Jean-Michel Derex, «Pour une histoire
des zones humides...suite. Bien que de nombreux sites urbains soient
encore marqués par leur présence, qui rend nécessaire l’intervention des
géographes et des aménageurs avec un objectif de valorisation[2]
[2]Jean-Paul Bravard, Anne-Marie Laurent, Jean Davallon, Jacques..
.suite, les études urbaines tiennent rarement compte des rapports
historiques entre la ville et le marais, comme si les deux entités
étaient antinomiques. Lorsque le thème de l’eau est abordé, l’attention
se porte principalement sur l’utilisation et le fonctionnement des
rivières, sur la rareté ou le caractère malsain de l’eau consommée et
sur les problèmes de l’assainissement[3] [3]Caract233;ristique est le
volume publi233; par Raymond Regrain...suite.2 Les marais et plus
largement les zones humides (c’est-à-dire tous les terrains gorgés d’eau
de faon permanente ou temporaire[4] [4]D233;finition fond233;e sur
l’article 2 de la loi sur l’eau.