分类: 网络与安全
2014-11-05 13:31:17
..suite D’autres concepts, comme ceux d’empreinte écologique ou
d’écologie urbaine, voire celui de durabilité – mais ce concept-là est
très discuté – peuvent aussi s’avérer utiles à l’analyse historique.37
Ce paradoxe – larges emprunts aux autres disciplines, faible usage de
concepts et de méthodes classiques en histoire – est sans doute la
marque de l’investissement de chercheurs venus d’autres disciplines sur
le terrain de l’histoire, et corollairement, du sous-investissement de
ces derniers. Il n’est cependant jamais trop tard pour bien faire, et
les historiens, tout en bénéficiant des apports extérieurs, pourraient
avantageusement infléchir le courant dans le sens d’une histoire plus
historienne.38 Finalement, sur quels types de sujets les historiens de
l’environnement se sont-ils à ce jours penchés Sans prétention aucune à
l’exhaustivité ni hiérarchisation particulière, on peut citer: l’impact
de la construction et de l’extension des villes sur leurs hinterlands et
les relations entre eux; les flux entrants et sortants des villes
(métabolisme urbain), y compris les rejets, les déchets et de leur
recyclage..
.; la perception et l’usage des ressources naturelles; l’assainissement
urbain et le versant environnemental des problèmes de santé publique;
l’impact environnemental des réseaux techniques; l’impact de
l’industrialisation, que ce soit par le biais de la pollution ou par
celui de l’usage de l’espace; l’évolution de la perception et de la
définition des nuisances et de la pollution; la pollution d’origine non
industrielle, y compris la pollution sonore; les catastrophes urbaines
et leur gestion sociale; la question très importante de la justice
environnementale; la nature et les animaux dans la ville; l’écologie
urbaine; la régulation juridique ou réglementaire en matière
d’environnement... Il y a là, on le voit, des sujets d’histoire
matérielle, mais aussi économique, sociale, politique, anthropologique,
culturelle.39 On pourrait aussi imaginer les thèmes, certainement
nombreux, qui n’ont fait encore l’objet d’aucune espèce d’exploration.
Je n’en citerai qu’un, qu’évoque Stephen Mosley et qui semble
effectivement très pertinent: l’exploration des raisons pour lesquelles
un ensemble de relations aussi insoutenables (unsustainable) que celles
que l’homme entretient désormais avec la nature ont pu en venir à être
acceptées comme normales[40] [40]Stephen Mosley, «Common
Grounds. . . », op. cit. , p. x00A0;920. .
..suite...40 Ayant dit le retard franais en matière d’histoire
environnementale en général, il est cependant possible de conclure sur
une note un peu plus positive. Ce n’est en effet pas un hasard si la
première revue franaise à consacrer un dossier à l’histoire de
l’environnement est la présente Histoire urbaine, mais le reflet du fait
que, au sein d’une histoire de l’environnement franaise globalement
sous-développée, l’urbain tient une place relativement plus importante
qu’il ne le fait dans d’autres pays.