Les redevances payées par les serfs, les pechas sont, aux xie-xiie
siècles, prélevées en nature. Souvent légères, elles font l’objet, à
partir de 1180, de conversions de la part des souverains qui les
remplacent par une redevance unique exigée désormais en argent. La
conversion s’effectue de deux fa?ons différentes. Soit chaque famille,
quelle que soit sa richesse verse la même chose. Soit la communauté est
taxée d’un certain montant et répartit celui-ci entre ses membres. Les
souverains, de la sorte, favorisent la monétarisation de l’économie
navarraise et contraignent, indirectement, les paysans à échanger sur
les marchés. Dans les cas où ils continuent de prélever la pecha en
céréale, ils tirent profit de l’activité accrue des marchés urbains.
La conversion, ici, sert véritablement à moderniser la vie économique
en promouvant les marchés et en améliorant la circulation monétaire.36
En Catalogne (Pere Benito, Université de Paris 1-lamop), les redevances
xA0;d’ancien stylexA0; des xe et xie siècles peuvent être considérées
comme lourdes. Il s’agit des agriers, tasques et champarts. Ils sont
remplacés, au xiie siècle, à l’occasion d’une conjoncture
particulièrement défavorable aux seigneurs, par des redevances en
nature, fixes et annuelles. Ceci entra?ne une baisse des revenus
seigneuriaux. Cette forme de paiement simplifie le prélèvement et
diminue les frais de transport. Le système conna?t de nouvelles
oscillations au début du xive siècle.
vanessa bruno cuir pas cher 37 Roland Viader (cnrs-Toulouse, framespa) présente les variations du
système de prélèvement en Gascogne et dans le toulousain où le système
du casal s’appuie sur un type de prélèvement particulier, résumé dans la
queste. L’ensemble est mis à mal par la construction de nouveaux
habitats qui modifient en profondeur les règles du jeu du fait de
l’apparition de nouveaux types de tenure.38 Les actes du séminaire
devraient être rassemblés au printemps 2007 pour une publication dans le
courant de l’année.39 Laurent FellerL’Olivier en Méditerranée entre
histoire et patrimoine, colloque de Sousse, 6-10 février 200740 Le
Laboratoire xA0;Régions et Ressources Patrimoniales de TunisiexA0; de la
Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba a organisé
un colloque international sur xA0;L’Olivier en Méditerranée entre
Histoire et PatrimoinexA0; en partenariat avec le Conseil Oléicole
International et l’Office National (tunisien) de l’Huile. Ce colloque
avait deux objectifsxA0;: se tournant vers le passé, il proposait de
faire le point sur l’histoire de l’oléiculture méditerranéennexA0;;
regardant vers l’avenir, il tentait d’évaluer les dynamiques actuelles
d’une activité dont l’enjeu dépasse la seule dimension agricole. Arbre
symbole de la Méditerranée, l’olivier occupe une place de choix dans la
définition des paysages culturels. Le processus de
xA0;patrimonialisationxA0;, qu’Abdelhamid Larguèche, le directeur du
laboratoire organisateur avait placé au c?ur des débats dans lequel ils
s’inscrivent, et le développement d’un tourisme culturel lui confèrent
une double signification identitaire et économique.
41 Le colloque qui a duré près de trois jours a été pluridisciplinaire.
Il a réuni près de 80 participantsxA0;: des archéologues, des
historiens, des géographes ruralistes, des agronomes, des anthropologues
et également les représentants des institutions culturelles impliquées
dans le processus patrimonial. Les Tunisiens étaient évidemment
majoritaires, surtout dans les domaines de l’archéologie et de
l’histoire et, parmi eux, les historiens et les archéologues que deux
des organisateurs, S. Ben Baaziz pour l’Institut National du Patrimoine
et S. Sehili pour l’Université de la Manouba avaient réunis. Mais les
divers pays de la Méditerranée étaient également bien représentésxA0;:
les autres pays du Maghreb, l’Espagne et la France dans le domaine
archéologique et historique, l’Italie et la Grèce invitées à faire part
de leur expérience dans celui des xA0;Biens CulturelsxA0;.42 Compte tenu
du nombre et de la diversité des sujets abordés, les organisateurs
avaient pris le parti de laisser les participants se répartir dans deux
salles où se tenaient parallèlement les différentes séances.