La coutume de 1521 permet de deviner un malaise naissant, entre
sanctuarisation des pratiques anciennes (vaine pature, bornes et
brandons) et usages nouveaux non consensuels. 38 Pour synthétiser, une
ébauche chronologique s’impose. Avant 1400, la documentation laisse
entrevoir un monde céréalier et broussailleux, avec peu ou pas d’élevage
organisé en prairies closes. Au xve siècle les premiers réseaux de
haies se dessinent, autour des métairies et des réserves seigneuriales,
dans les meilleurs terroirs, avec des microtoponymes neufs et éloquents,
confirmés par les terriers et par quelques conflits et procédures
dénotant d’indéniables tensions.… Si bien qu’au début du xvie siècle il
faut en tenir compte dans des coutumes provinciales censées enregistrer
des usages immémoriaux. Le mouvement se poursuit, selon des rythmes
qu’il reste à évaluer, pour aboutir à la situation du xviiie siècle, une
généralisation de l’usage de la haie à l’échelle régionale, mais pas
encore autour de toutes les parcelles. Enfin, le cadastre napoléonien
offre une cartographie fine de l’utilisation du foncier, mais pas de ses
modes de délimitation.
Tout juste peut-on deviner que les prés de fauche clos forment des
systèmes réticulaires connexes, plus marqués au nord, sur la zone de
contact avec le Bassin Parisien. 39 Les terriers de 1480-1520 mettent en
lumière la structure sociale, la répartition foncière et la
configuration paysagère contrastées de ces terroirs frontaliers où la
haie commence à s’immiscer.Seigneurs et métayers, initiateurs du
bocage160;?Du nord-ouest vers le sud-est160;: un essor bocager autour
des métairies[25] Couturier de Fournue, 1744. ...suite40 Les 35 terriers
les plus solides sont assez précis et complets pour donner des
indications à l’échelle de la parcelle, avec noms, confronts,
localisations, superficies, utilisations (carte160;4). De ce corpus, dix registres ont été jugés assez sérieusement dressés
pour offrir la possibilité d’une identification des parcelles par
analogie, à partir de l’ancien cadastre. Ainsi, pour ces dix localités,
souvent de simples portions de paroisses, il a été possible de dessiner
entre un tiers et deux tiers du finage médiéval, sans pouvoir jamais
avoir une certitude absolue quant à la morphologie exacte du
paysage[26][26] Glomot, 2009, 2010 et 2011. ...suite. Enfin, le point
commun entre toutes ces tentatives de restitution cartographique est de
présenter des sites sur une période étroite, 1480-1520.
Carte 4 - Un corpus de 35 terriers complets (1429-1540)Carte 4 - Un
corpus de 35 terriers complets (1429-1540)Bonlieu, 1481, Arch. dép.
Creuse, H478160;; Bonnat, le Rateau, 1503, ibid., E1005160;; Boussac,
1470, ibid., 1E77160;; Les Bussières, 1504, ibid., 2E13160;; Chamberaud,
1502, ibid., 8H12160;; Clairavaux, 1485, ibid.