Dans sa thèse, il accorde au forgeron 160;mécanicien du village160; une
place majeure dans la sociabilité villageoise et, en particulier, dans
le processus de constitution des élites paysannes. Il reprendra ce
dossier dans le volume de l’atelier du médiéviste consacré aux sources
de l’histoire économique et sociale du Moyen ?ge occidental[7][7]
Fossier, 1999. ...suite. La 160;forge160; et le 160;forgeron160; y
occupent une place, tout autant que la 160;foire160; et la
160;monnaie160;.
Au même moment, il offre une synthèse majeure sur l’artisanat au
village, une introduction au thème des xixe Journées internationales
d’histoire de l’abbaye de Flaran. à partir d’une recension des sources
de toutes natures, Robert Fossier distingue, au fil des pages,
l’artisanat des campagnes de l’industrie rurale ce qui, selon lui, rend
160;la quête fort diffuse160; et plus complexe. Cette quête attentive le
mène des techniques aux hommes. 16 C’est sans doute ce go?t pour les
techniques pratiquées au village, et pour les plus modestes d’entre
elles, celles que les sources écrites ne lui permettaient pas
d’atteindre, que Robert Fossier a contribué à établir des passerelles
entre l’archéologie et l’histoire du Moyen ?ge. Dès 1980, la sortie du
livre rédigé en collaboration avec Jean Chapelot sur la maison et le
village en fournit une très belle illustration[8][8] Chapelot et
Fossier, 1980. .. .suite. Ce projet éditorial, unanimement salué, était également un
moyen d’interroger différemment la persistante question du village, de
sa naissance à sa maturité. On retrouve dans l’écriture de cet ouvrage
la marque de Robert Fossier. Il s’agit d’une synthèse brillante et
novatrice qui s’appuie sur les études alors les plus récentes,
particulièrement en Europe du Nord (Angleterre, Pays-Bas et
Allemagne)160;; elle se construit comme un dialogue ouvert entre sources
écrites et archéologiques, interrogées dans une même perspective
historique, une chose rare à l’époque, et accorde un intérêt
exceptionnel à la matérialité du cadre de vie. La maison villageoise
profite d’un éclairage exceptionnel qui dépasse les généralisations
hatives qui lui avaient été encore trop souvent consacrées. Ses
matériaux, son plan, son organisation interne et son élévation dépendent
de la structure de l’exploitation, de l’activité économique de la
famille et de sa position sociale dans la communauté villageoise.
Dès le xiie siècle, de la lecture des charpentes et de l’usage de la
pierre se déduisent l’enrichissement des villages et les progrès
techniques qui l’accompagnent160;; l’entrée du foyer dans la maison et
la mise en place de la cheminée murale constituent l’un des points
d’ancrage de la sociabilité villageoise. Pour tous ces aspects et
d’autres encore, ce livre a opéré un véritable basculement des
perspectives méthodologiques en histoire rurale. 17 Cette position de
passeur, cette volonté de brasser et d’ordonner vigoureusement un nombre
considérable de sources et de travaux aux démarches complémentaires
tout en les inscrivant dans une réflexion globale et structurée sur la
société médiévale, Robert Fossier l’a également mis en ?uvre,
régulièrement et pendant 16 ans, au service de ses collègues et de ses
étudiants, en assurant dans la Revue historique (de 1979 à 1995), la
présentation historiographique des publications consacrées à
160;L’économie et aux société rurales en France du xe au xve siècle160;,
qu’il désignait comme une 160;production160;160;: celle des historiens.
Il les a également mobilisées au service d’entreprises de vulgarisation
ou, pour le dire comme aujourd’hui, de valorisation de la recherche,
toujours avec une exigence de rigueur intellectuelle et de qualité
d’écriture qui assuraient un haut niveau aux publications auxquelles il
participait, qu’il dirigeait ou qu’il assurait seul. Ses manuels, et
notamment celui sur la société médiévale, ont été utilisés par des
générations d’étudiants et rendent encore les plus grands services[9][9]
Fossier, 1991. ..
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