Les lignes de recherche communes sont décrites par José Luis Castàn
Esteban dès l’introduction et elles paraissent bien nombreuses pour un
ouvrage de 500 p., certains sujets n’étant qu’évoqués et certaines
régions étant loin d’avoir une bibliographie comparable à celle de la
Mesta.44 En fait, cet ouvrage, publié avec le concours de l’Université
de Saragosse aurait d? s’intituler xA0;la transhumance en AragonxA0;,
cette partie de l’Espagne représentant près des quatre cinquièmes des
pages du livre. Sur cette base, on trouvera intéressantes la synthèse
tentée sous le titre xA0;La transhumancia en Aragon. Una sintesis
historicaxA0; par Jose Antonio Fernandez Otal, qui en une centaine de
pages brosse un portrait historique de l’Antiquité à nos jours du
phénomène de la transhumance en Aragon en ayant la bonne idée de faire
suivre son propos d’une réflexion sur l’historiographie du sujet traité,
qui s’achève sur une bibliographie d’une quarantaine de pages offrant
un bon instrument de travail pour aborder la transhumance aragonaise. La
région de Teruel fait l’objet de plusieurs études provenant d’un
spécialiste de la Mesta de Albarracin, Juan Manuel Berges qui fait
suivre l’étude des institutions pastorales dans cette région d’un
important appendice documentaire, une communication extraite d’une thèse
de doctorat intitulée La Trashumancia en la comunidad de aldeas de
Teruel (siglos xiii-xv)xA0;: una valoracion documental, de Jose Manuel
Abad Asensio, une autre d’archéozoologie sur le site du chateau
d’Albarracin (Teruel), à partir de l’étude des restes de chèvres et de
brebis par une archéologue portugaise, Marta Moreno Garcia, une autre
enfin sur les problèmes de conservation des vias pecuarias dans la
commune d’Albarracin au cours du premier tiers du xxe siècle par Pedro
Saz Pérez. Cet ensemble de communications permet de se faire une assez
bonne idée de la transhumance dans cette région particulière de
l’Espagne.
45 Le reste de l’ouvrage est composé d’une courte communication de
Julian Pablo Diaz Lopez sur les modèles de transhumance dans le sud-est
au cours de la période moderne et, plus surprenant, d’une étude de Guy
Lemeunier sur la transhumance apicole dans les Pyrénées orientales au
xixe siècle. Enfin, deux études sur la langue des bergers et une, très
courte, sur la transhumance dans Espagne contemporaine, précèdent les
Statuts du Centre d’études de la Transhumance dont la création para?t
être le principal objet de cet ouvrage.46 Antoine-Marie GrazianiJean-Luc
Frey et Céline Pérol (dir.), L’Historien en quête d’espaces,
Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise-Pascal, coll.
xA0;Histoires croiséesxA0;, 2004, 469 p., 37xA0;?47 Ce fort volume
réunit les actes d’un colloque tenu à Clermont-Ferrand en 2002 sur le
thème xA0;L’historien en quête d’espacesxA0;: dimension spatiale et
analyse historiquexA0;. Une telle quête s’inscrit dans beaucoup de
recherches actuelles et intéresse de près l’histoire rurale qui, sans
surprise, fournit nombre de sujets aux contributions de ce colloquexA0;;
par ailleurs, la personnalité des deux coordinateurs explique la large
place accordée à l’espace médiéval. 48 Deux courts textes offrent une synthèse et des orientations. Le
thème de l’espace est traité de fa?on très ouverte et les auteurs
envisagent aussi bien la diffusion spatiale des phénomènes historiques
que l’organisation des espaces du passé à travers les théories de la
géographie actuelle (places centrales, etc.) ou la perception de
l’espace et les représentations qui y sont liées. Dans sa conclusion,
Céline Pérol relève un certain nombre d’acquis et pistes de recherche
mais dans l’ensemble, la priorité est accordée aux études de cas.49 Les
intervenants, historiens et archéologues de toutes époques, multiplient
les approches d’une grande diversité et les contributions ont été
regroupées autour de trois thèmes qui résument assez bien les objectifs
des organisateursxA0;: xA0;Méthodes de l’analyse historiquexA0;,
xA0;Formes d’appropriation et d’aménagement de l’espacexA0;, xA0;Espace
vécu, espace représenté de l’espacexA0;, sous-titre sans doute un peu
compliqué. Le sujet y invitait bien s?r, la mise en espace par la carte
n’est en rien négligée. Un rappel de Marie Saudan met bien en évidence
les possibilités offertes dans la recherche historique et certains
dossiers cartographiques, comme celui relatifs aux mesures de l’Ancien
Régime étudiées par Pierre Charbonnier, sont remarquables.
50 Les contributions s’insèrent assez bien dans ce cadre mais elles
présentent une grande, inégalité. Certaines, courtes, comme celle de
Pierre-Yves Laffont sur les estimes vivaroises de 1464, sont souvent
consacrées à la présentation de sources ou à quelques réflexions
rapides, d’autres, beaucoup plus développées, résultent de recherches
plus approfondies et achevées comme l’étude du terroir de l’Ille-sur-Têt
de Valérie Stauner.51 Dans la première partie, on notera l’intérêt de
l’étude des relations entre habitat et milieu humide en Grande Limagne
de l’?ge du Fer au Moyen ?ge de F. Trément et alii. Cette étude des
liens entre société et milieu illustre bien ce que l’on peut faire comme
travail sur l’espace et l’environnement pour comprendre les sociétés
anciennes. Au passage est confirmé ce que l’on commence à savoirxA0;:
les milieux humides ne furent en rien répulsifs. B.
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