Ils restituent ensuite xA0;une image globalexA0; de Vilarnau dans un
cinquième chapitre éclairant mais insuffisamment synthétique pour se
suffire à lui-même. Cela n’évite pas les redondances, tout en obligeant
le lecteur à des allers-retours qui ne sont pas facilités par l’absence
d’index.27 Après avoir brossé le cadre de l’étude, le premier chapitre
(p. 29-59) traite des étapes de la mise en valeur de l’est de la
campagne perpignanaise depuis l’époque romaine jusqu’à la fin du xe
siècle, à l’exclusion de Vilarnau. L’oppidum limitrophe de Ruscino
(aujourd’hui Chateau-Roussillon, hameau de Perpignan) a décliné
brutalement à partir du ier siècle, avant d’être réoccupé à la fin du
viie siècle. Les auteurs utilisent d’abord les résultats d’une campagne
de prospections pédestres pour retracer cette évolution. Les fouilles de
silos souterrains, sur les communes voisines de Baixas au sud (le Camp
del Rey) et de Canet à l’est, sont ensuite mises à contribution.
Ces xA0;champs de silosxA0; semblent faire partie xA0;d’une cha?ne de
production et de distribution d’excédents céréaliersxA0;. Selon
l’auteur, xA0;l’abandon de Ruscino dans les années 60/70 de notre ère
n’a eu que peu d’incidences sur l’habitat dispersé qui par contre a subi
de plein fouet les prémices des crises du iiie siècle […] C’est en
Salanque […] que s’amorce ensuite la reconquête carolingiennexA0;. En
Salanque, c’est-à-dire dans la plaine alluviale, au pied du site de
Vilarnau, là où la Têt a changé plusieurs fois de lit et où l’étude
cadastrale menée dans le 5e chapitre situe une partie du terroir de
Vilarnau.28 Dans le second chapitre (p. 62-81), xA0;histoire d’un lieu
et de ses habitantsxA0;, Aymat Catafau exploite les sources
archivistiques. En dépouillant les 62 tomes manuscrits du cartulaire
roussillonnais de Bernard Alart, les archives notariales et les séries
ecclésiastiques des Pyrénées-Orientales, il a relevé au total près de
200 références échelonnées de 1014 à 1828, la série ne commen?ant
véritablement qu’au xie siècle. L’étude porte essentiellement sur la
seigneurie de Vilarnau, qui se dédouble au cours du xiiie siècle. Les premiers Vilarnau sont liés par des liens vassaliques aux comtes de
Roussillon et aux seigneurs de Canet, voisins de l’ouest et de l’est.
Aymat Catafau remarque que dans tous ces documents xA0;il n’est toujours
question de Vilarnau que comme d’un ensemblexA0;: comprend-il plusieurs
p?les d’habitatxA0;?xA0;. à partir du xiiie siècle, sont évoqués
xA0;les trois p?les d’occupation de l’espacexA0;xA0;: les deux chateaux
d’Amont et d’Avall, et l’église située à 300 m du chateau de Vilarnau
d’Amont. Entre 1240 et 1253, Raimon et Pere Vilarnau font donation au
monastère de Vallbone du xA0;lieu de VilarnauxA0;, c’est-à-dire à la
fois l’église et le chateau de Vilarnau d’Amont. En 1258, Ramon de
Castro Castell seigneur de Canet vend l’ensemble du chateau et de la
vila de Vilarnau d’Avall à Simon de Villalonga. La seigneurie de
Vilarnau d’Amont échoue finalement dans les revenus de l’abbaye de
Sainte-Marie de Vallbone située dans les Albères au dessus d’Argelès. La
communauté des prêtres de Saint-Jean de Perpignan acquiert le chateau
de Vilarnau d’Avall dans le dernier quart du xve siècle.
29 L’église de Saint-Christophe, objet principal des fouilles,
n’appara?t pas avant 1228 dans les textes. Plus précisément, Aymat
Catafau n’a trouvé aucune mention d’habitat ecclésial ou de
xA0;regroupement ecclésialxA0;, ni cellera ni sagrera. En 1259, Jacques
de Vallgornera, seigneur de Vilarnau d’Avall, institue un bénéfice en
l’ecclesia de Villarnaudo et le dote de 150 sous melgueil. En 1331,
Petrus de Furchis est rector ecclesie de Vilarnaldo.30 L’évolution de la
population est appréciée à partir des capbreu (terriers) de
Chateau-Roussillon établis en 1357-1359. On y trouve huit habitants de
Vilarnau d’Amont, trois de Vilarnau d’Avall et trois de Vilarnau sans
plus de précision. Le lieu de Vilarnau (d’Amont et d’Avall) compte
encore onze feux fiscaux en 1358, dix en 1365 et seulement trois en
1378.
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