D’autres institutions ont joué par le passé ce r?le d’amortisseur pour
les pauvres et les sans-terre. L’église naturellement, mais aussi les
institutions seigneuriales. C’est ainsi qu’en Suède Mats160;Olsson et
Patrick160;Svensson ont exalté le r?le stabilisateur du système domanial
qui assume une fonction de protection pour les paysans[20][20] Dribe,
M. , Olsson, M. , Svensson, P. , à para?tre. .
..suite. Mais nous parlons ici d’expédients et non de la résolution
d’un problème qui a hanté les sociétés européennes pendant très
longtemps. L’état a joué un r?le majeur pour surmonter les difficultés
en engageant des programmes de réformes ou de structures. Mats160;Morell
et José Miguel160;Lana Berasain ont évoqué les efforts accomplis en
Suède ou en Espagne, non seulement pour libéraliser le marché mais aussi
pour faire circuler la terre, attaquer les droits collectifs ou
promouvoir des progrès agricoles. En France, les mêmes initiatives ont
été prises pour susciter la redistribution de la propriété, en finir
avec les communaux ou diffuser par l’enseignement ou toute autre manière
les innovations. Il est bien difficile de dire si ces tentatives ont été payantes et
toujours adaptées et si elles ont réellement mis la révolution agricole
sur les rails. Il reste que les progrès de l’agriculture ont été tels
entre le début du xviie160;siècle et la fin du xixe160;siècle que les
sociétés ont été de moins en moins accablées par les calamités
agricoles, en disposant d’un volant de sécurité suffisant pour affronter
les revers de fortune de la météorologie. 22 Pendant longtemps il a
fallu se contenter de palliatifs médiocres. Richard160;Hoyle a montré
comment l’Angleterre a échappé à la crise de 1693 qui a fait tant de
ravages en Europe. En se portant sur la production d’orge et même
d’avoine pour suppléer la défaillance de la production de blé, en
interdisant même la consommation de bière pour réserver l’orge à
l’alimentation humaine, les Anglais auraient évité une hécatombe[21][21]
Hoyle, R. , à para?tre. .
..suite. Pourquoi les Fran?ais n’auraient-ils pas adopté la même
échappatoire160;? Ils l’auraient fait, selon Marcel160;Lachiver, lors
des grandes catastrophes des années 1690 ou en 1709, mais
ponctuellement. Erreur de jugement160;? Raison culturelle160;? Ou
insignifiance de la production d’orge dans la plupart des grandes
plaines céréalières où triomphe le bin?me blé/avoine160;? Parmi les
solutions qui permettaient d’éviter le pire, il y avait le recours à la
chataigne donnée par 160;l’arbre à pain160; ou l’introduction de la
pomme de terre, cotée pour la première fois en 1694 dans le Vivarais, en
pleine crise frumentaire. 23 Il reste que d’autres moyens ont été mis
en ?uvre pour parer aux famines. Quelle a été la part des changements
climatiques avec la fin du petit age glaciaire, de l’action gouvernementale, des progrès techniques, par exemple en ce qui
concerne le stockage ou le transport des grains, pour résoudre le
problème de l’approvisionnement pour des consommateurs de plus en plus
nombreux160;? Quels ont été les apports respectifs de la croissance de
la production, de la plus grande régularité des récoltes et de
l’organisation des marchés dans la disparition des crises
frumentaires160;? Voilà quelques-unes des questions qui demeurent posées
aux historiens pour comprendre le passé et mieux appréhender l’avenir.
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