分类: 信息化
2014-12-16 16:06:58
Sept mois plus tard, l'UE se divise sur la nécessité de maintenir
cette condition. L'Italie et la Hongrie, soutenues par les Etats-Unis,
militent pour une reprise immédiate et sans conditions des discussions
avec Belgrade. Cet assouplissement serait, selon eux, le meilleur moyen
d'empêcher les ultranationalistes serbes, bien placés dans les sondages,
de gagner les élections en janvier prochain. Ils estiment que les
pressions exercées par la communauté internationale contre la Serbie
n'ont donné aucun résultat. Et parient que si la Serbie signe l'accord
d'association et de stabilisation avec l'UE, les démocrates, renforcés,
se laisseront alors convaincre de coopérer avec la justice
internationale.La levée des sanctions contre la Serbie est aussi
considérée par certains comme le seul moyen d'obtenir l'assentiment de
Belgrade à l'indépendance du Kosovo et d'éviter ainsi de nouvelles
violences dans cette ancienne province de Serbie. Initialement prévues
cette année, les propositions que doit faire à ce sujet l'envoyé spécial
de l'ONU pour le Kosovo ont été reportées de plusieurs mois, pour ne
pas interférer avec les législatives en Serbie.
Quant aux ?tats-Unis, ils ont aujourd'hui d'autres chats à fouetter -
en Irak, en Iran, en Corée du Nord - et verraient par ailleurs d'un bon
oeil la fermeture du TPI.Un verrou a sauté à l'OtanEn face, la France en
tête, suivie des Pays-Bas, de l'Allemagne, de la présidence finlandaise
et de la Grande-Bretagne, défendent une position de fermeté vis-à-vis
de la Serbie. Catherine Colonna, ministre délégué aux Affaires
européennes, le soulignait hier : ? Nous ne construirons pas l'Europe de
demain en omettant de nous interroger sur son passé. La coopération
réelle de Belgrade avec le TPI est une nécessité. Ce sont des principes
et des valeurs auxquelles la France croit. Les élections en Serbie et la
question du Kosovo ne sont pas des arguments utilisables pour la
reprise des négociations avec Belgrade. ?Il n'empêche qu'un verrou a
déjà sauté fin novembre au sommet de l'Otan à Riga, lorsque les pays de
l'Alliance ont invité la Serbie à rejoindre le Partenariat pour la paix. Réaffirmé par oral, le principe de conditionnalité n'a pas été
retranscrit par écrit. Autant dire, donc, qu'il n'existe plus.
Officiellement, la pression a été exercée à la dernière minute par
George W. Bush, qui voulait remercier les Serbes d'avoir proposé des
troupes pour l'Afghanistan. En fait, les Serbes eux-mêmes l'annon?aient
bien avant le sommet. ? Ce n'était pas une décision de dernière minute.
Les Américains ne voulaient pas faire entrer la Bosnie sans la Serbie ?,
pense savoir une source proche du dossier.
La France a cédé à ce qui était présenté comme ? une mesure technique ?
et un ? encouragement aux démocrates ?. ? Le problème, c'est que
depuis, beaucoup se sont engouffrés dans la brèche et ont réclamé la
même faveur pour l'Union européenne ?, confie un expert.La même reculade
menace aujourd'hui l'Union européenne. ? Les tensions sont énormes et
le débat est intense, y compris en France ?, confirme un proche du
dossier. Javier Solana, le chef de la politique étrangère de l'UE,
semble s'être rallié à la position italienne. Il a affirmé, fin
novembre, après s'être félicité de la décision de Riga, que les
Vingt-Cinq devraient envisager de reprendre les négociations avec
Belgrade après les élections du 21 janvier. Quant à la Grande-Bretagne,
sa position ne serait pas très ferme.