"C’était la manifestation d’un simple ras-le-bol fiscal. Avec une
nouvelle taxe, c’était la mort des entreprises", a dit à la barre un
artisan plombier pour expliquer sa participation. Un autre prévenu, du
mouvement indépendantiste d’extrême droite Adsav, a dit s’être impliqué
dans les Bonnets rouges pour "défendre une cause juste: vivre et
travailler en pays breton alors que les droits de la Bretagne ne sont
pas reconnus". L’un des porte-paroles des Bonnets rouges, Jean-Pierre Le
Mat, a témoigné à la barre pour défendre les prévenus et justifier
l’usage de la violence. "Les Bonnets rouges ne s’interdisent pas la
violence. Faut-il interdire la violence quand le territoire est en
danger? Les portiques écotaxe représentaient l’injustice et la lourdeur
fiscale comme une Bastille à faire tomber", a t-il déclaré. Le maire de
Carhaix (Finistère) Christian Troadec, un des leaders du mouvement qui
n’a pu se déplacer à Rennes pour raison de santé, a adressé une lettre
au tribunal pour soutenir les prévenus qui, selon lui, "n’ont fait que
leur devoir face à une situation économique dramatique".
"Je comprends leur colère", a t-il ajouté dans ce courrier, estimant
également que les prévenus n’avaient fait que précéder la décision de la
ministre de l’Eécologie Ségolène Royal, qui a finalement supprimé
l’écotaxe. La décision du tribunal a été mise en délibéré. Non-lieu dans
l'affaire des moudjahidine du peuple d'Iran Neuf Iraniens proches de
l'Organisation des moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI) mis en examen
pour des délits financiers ont bénéficié d'un non-lieu, plus de dix ans
après le début de l'enquête, a-t-on appris mercredi de source
judiciaire. En juin 2003, près de 170 personnes avaient été arrêtées par
la police au siège du Conseil national de la résistance iranienne à
Auvers-sur-Oise (Val d'Oise), dont l'OMPI est membre. Dans un premier
temps, 24 individus avaient été mis en examen pour terrorisme avant que
cette piste soit abandonnée. Les neuf mis en examen étaient soup?onnés
de délits financiers dont blanchiment et escroquerie. Pour Me William
Bourdon, l'un des avocats de la défense, "ce non-lieu, c'est
l'indépendance de la justice tardivement retrouvée. " "Il était plus que temps de mettre fin à une criminalisation
totalement injuste dont la durée est en soi exceptionnelle", a-t-il dit à
Reuters. "Il a fallu l'action scrupuleuse de Monsieur Trévidic (le juge
anti-terroriste qui a remplacé le juge Bruguière en 2009, NDLR) pour
mettre un terme à un grave dysfonctionnement, c'est-à-dire la
complaisance de la justice fran?aise face aux manipulations du régime
des Mollahs." DOSSIER "HONTEUX", SELON L'OMPI Dans un communiqué, la
présidente du Conseil national de la résistance iranienne, Maryam
Radjavi, qualifie cette décision de victoire de la justice. "Ce dossier
honteux était dès le début le fruit d’un marchandage ignoble avec le
fascisme religieux au pouvoir en Iran destiné à 'anéantir' la juste
résistance démocratique du peuple iranien pour le renversement du régime
des mollahs, parrain du terrorisme et de l’intégrisme dans le monde",
écrit-elle. "Aujourd’hui, la justice fran?aise admet le fait que la
résistance des Moudjahidine du peuple dans le cadre de l’Armée de la
libération nationale de l’Iran mais aussi leurs opérations à l’intérieur
de l’Iran, relève d’une résistance légitime et non du terrorisme",
ajoute-t-elle. L'OMPI, hostile au régime religieux au pouvoir à Téhéran
depuis 1979, a mené une violente insurrection contre le Shah dans les
années 1970 et organisé des attentats contre les intérêts américains
L'organisation, qui a été retirée de la liste noire des organisations
"terroristes" des Etats-Unis en 2012 et de l'Union européenne en 2009,
dit aujourd'hui avoir renoncé à la violence et soutenir la démocratie.
En juin 2014, le porte-parole du Quai d'Orsay a indiqué que la France
n'avait "aucun rapport" avec l'OMPI et émettait des réserves face à
"l’intense campagne d’influence et de désinformation qu’elle conduit".
"Elle n’a pas d’existence légale en France en tant qu’organisation",
a-t-il dit. "Son inspiration violente et non démocratique a conduit
plusieurs organisations des droits de l’homme à rappeler ses pratiques à
caractère sectaire et son refus de renoncer formellement à la
violence." Emmanuel Macron tente de rassurer des professions
réglementées Les notaires ont manifesté ce mercredi dans plusieurs
villes de France pour protester contre le projet de réforme des
professions réglementées préparé par le gouvernement qui, face aux
inquiétudes, tente de rassurer les professions concernées.Plusieurs
milliers de personnes se sont rassemblées place de la République à Paris
à l'appel du Conseil supérieur du notariat qui a invité les quelque
9.500 notaires de France ulcérés par cette réforme qui constitue selon
eux "une menace sur la sécurité juridique des Fran?ais et de leur
famille". Cette manifestation survient deux jours après celle des
huissiers de justice et avant la journée de grève prévue le 30 septembre
prochain à l'appel de l'Union nationale des professions libérales
(Unapl). Dans la ligne de mire des 37 professions réglementées, dont les
huissiers, les notaires, les pharmaciens, les greffiers, les chauffeurs
de taxi et les prothésistes, une réforme dont les grandes lignes ne
sont pas encore connues mais qui pourrait éventuellement mettre fin à
leur monopole.