Faut-il s'en réjouir ? Claude Habib ne le dit pas. Mais on sent dans ses
lignes passionnées une nostalgie très intellectuelle pour les fastes
courtois du Grand Siècle.Avec la politesse, ce n'est plus le couple,
mais toute la société qui est en jeu. Aristocratique jusqu'en 1789, le
savoir-vivre devient bourgeois au XIXe siècle.
La Révolution rêvait de le décapiter ? Raté ! Elle l'a démocratisé...
et universalisé. Son aboutissement se trouve tout entier chez Proust,
qui en fait la métaphore d'une société à bout de souffle. Puis, c'est la
chute : les tranchées de 14-18 lui donnent un coup de ba?onnette ; la
Seconde Guerre mondiale le plonge dans la stupeur ; Mai 68 lui lance des
pavés. Aux orties, les bonnes manières ! Mais la politesse a la peau
dure. .. Depuis les années 80, théoriciens, penseurs et politiques de tout
poil ne cessent de bl?mer l'incivilité et réclament non point une
restauration de règles surannées, mais le simple respect de soi-même...
qui passe par le respect de l'autre. La base, quoi.
* Frédéric Rouvillois, Histoire de la politesse de 1789 à nos jours,
Flammarion, 544 p. 22 euros. Et Claude Habib, Galanterie fran?aise,
Gallimard, 440 p., 26,90 euros.Particulièrement en période
préélectorale, le tohu-bohu des politiques a au moins pour vertu de
chasser l'ennui. L'automobile qui, malgré ses difficultés, reste le
premier secteur d'activité industrielle, suscite beaucoup d'intérêt de
la part des politiques. Lorsque ce n'est pas la sécurité routière,
l'environnement est sous les feux des projecteurs.