Les cellules souches embryonnaires intéressent beaucoup les chercheurs
pour deux raisons : leur capacité à s'autorenouveler qui permet d'en
disposer à volonté et surtout leur potentiel à donner une foule de
tissus différents, avantage considérable quand on veut mieux comprendre
les mécanismes de ces différenciations et pouvoir un jour régénérer les
tissus lésés chez l'homme.Contraintes européennes pour la
productionL'?cosse fait le pari que ces cellules seront un jour un
nouvel outil thérapeutique. Elle est le premier pays à se lancer dans la
fabrication de cellules souches embryonnaires qui respectent les
conditions de ? bonnes pratiques de fabrication ? requises pour les
traitements médicamenteux. Jusqu'à présent, trois obstacles rendaient
cet objectif inaccessible.D'abord, les cellules souches dérivées de
cellules embryonnaires humaines étaient cultivées en présence de
cellules nourricières et dans des milieux d'origine animale, ce qui
excluait leur transplantation chez l'homme. Gr?ce aux recherches faites
notamment à l'Institute of Stem Cell Research (ISCR) de l'université
d'?dimbourg, plusieurs facteurs ont récemment été isolés qui permettent
maintenant de cultiver ces cellules seules et dans un milieu
synthétique.Ensuite, pas moins de sept directives européennes imposent
des contraintes à la production de cellules pour des essais cliniques
chez l'homme. ? Nos
lignées cellulaires, produites dans des conditions standardisées,
seront les premières au monde à respecter la réglementation
européenne ?, a précisé Paul de Sousa nommé pour diriger le Roslin Cells
Center. Enfin, les quelque trois cents lignées de cellules souches
embryonnaires produites dans une vingtaine de pays de par le monde sont
de qualité très inégale : ? Nous tenterons d'obtenir des lignées issues
d'une seule cellule embryonnaire, ce qui les rendra plus homogènes et
permettra peut-être d'éviter les dérives qui font que des cellules
anormales finissent par prendre le dessus lors de la culture, un
phénomène qui exclut leur utilisation ultérieure chez l'homme ?, ajoute
Paul de Sousa.Le Roslin Cells Center, issu d'une collaboration entre le
service national de transfusion sanguine écossais et l'université
d'?dimbourg, pourrait produire sa première lignée de cellules souches
embryonnaires dès 2007. ? La lignée sera distribuée à tous les
laboratoires publics qui en feront la demande et nous négocierons les
droits sur ses éventuelles applications thérapeutiques ?, indique Paul
de Sousa. Cette annonce fait suite à celle de la mise au point de
lignées de cellules souches embryonnaires utilisables chez l'homme, par
deux sociétés : ES Cell International à Singapour qui les distribue déjà
et Geron basée en Californie qui a l'intention de procéder aux premiers
essais cliniques l'an prochain sur des patients ayant des lésions de la
moelle épinière.La création du Roslin Cells Center avec des fonds
entièrement publics fait partie d'un projet beaucoup plus vaste de
valorisation de la recherche sur les cellules souches engagé par la
région d'?dimbourg au travers d'un réseau de laboratoires publics et
d'une société australienne, Stem Cell Sciences.Le seul centriste de
l'équipe Villepin a réuni hier soir à Paris son club de réflexion,
Société en mouvement. Une petite dizaine de parlementaires UDF, parmi lesquels le député du
Calvados, Rodolphe Thomas, et Olivier Jardé, suppléant du ministre de
l'?ducation dans la Somme, se sont retrouvés c?te à c?te avec leur
collègue villepiniste, Hervé Mariton, des amis de Jean-Pierre Raffarin
mais aussi des représentants du club créé par le sarkozyste Michel
Barnier. Au total, quelque 900 personnes ont participé à la
soirée.Partisan d'une stratégie d'alliance avec l'UMP, Gilles de Robien a
expliqué qu'il serait ? triste ? si Pierre-Christophe Baguet, qui s'est
prononcé en faveur de la candidature de Nicolas Sarkozy, était exclu
aujourd'hui de l'UDF (lire ci-contre). Lui-même ? suspendu ? des
instances du parti centriste, le ministre de l'?ducation a apparemment
oublié que c'est sa participation au gouvernement qui lui avait valu
cette sanction. Il a conseillé à Fran?ois Bayrou d'arrêter de ? faire
des exclusions tous les jours ? et de ? réfléchir aux raisons pour
lesquelles son score reste scotché à 7 % ? dans les sondages sur les
intentions de vote à la présidentielle. Son message : ? Fran?ois, tu as
fait faux bond à ton électorat habituel, l'électorat du centre, depuis
2002. Il est grand temps de retrouver le chemin de l'unité. ? Ce qui implique selon lui que le candidat centriste promette ? avant
le premier tour de la présidentielle ? d'être ? loyal vis-à-vis de la
majorité ?.Entretien avec le directeur CNRS du laboratoire de biologie
des cellules souches humaines à Villejuif. Des lignées de cellules
souches embryonnaires humaines ont-elles déjà été établies en France ?
Non, nous aurions pu le faire depuis deux ans. Mais il a fallu attendre
un an après le vote de la loi de bioéthique de 2004 pour que le décret
d'application permettant d'établir de nouvelles lignées pluripotentes
dites ? embryonnaires ? soit promulgué et un an supplémentaire (2006)
pour que les premières autorisations soient accordées par l'Agence de
biomédecine. Combien de laboratoires en France ma?trisent la technologie
pour le faire dans de bonnes conditions avec des molécules uniquement
humaines ? Un seul, et c'est le n?tre. Malheureusement, les chercheurs
qui ont mis au point ces méthodes de cultures dans notre laboratoire et
ont montré leur intérêt pour étudier les gènes du développement ne
trouvent actuellement de travail qu'à l'étranger, le CNRS n'ayant créé
aucun poste sur les cellules souches embryonnaires. Aucune proposition
sérieuse n'est faite pour permettre le rapatriement de chercheurs
fran?ais travaillant dans ce domaine aux ?tats-Unis, en Angleterre ou
ailleurs.