Nous sommes débordés?, a expliqué à l'AFP un responsable de
l'établissement. Dans le même temps, une quarantaine de corps ont été
découverts sur une route dans le village de Nahraouan, dont les
habitants, majoritairement sunnites, ont par le passé fait état
d'attaques par des milices chiites. Des hommes armés avaient auparavant
intercepté et stoppé à un faux barrage des autocars transportant les
ouvriers d'une briqueterie. Au total, au moins 130 Irakiens ont été
assassinés après le dynamitage du lieu saint.La destruction du
sanctuaire de Samarra à la coupole recouverte de soixante-douze mille
plaques d'or a placé le danger d'un conflit confessionnel à un niveau
jamais atteint. L'attentat a déclenché une explosion de haine qu'aucune
attaque à coups de voitures piégées contre des cibles humaines n'avait
réussi à provoquer. En s'en prenant à l'un des sites les plus sacrés du
Moyen-Orient, les extrémistes ont enflammé des esprits prompts à
s'échauffer en touchant au plus profond du sentiment identitaire chiite. Par
le sang et la mortCentre de pèlerinage, le mausolée de Samarra abrite
les tombes des dixième et onzième imams, Ali al-Hadi (827-868) et Hassan
al-Askari (845-872). Il voisine avec la mosquée de Mohammed al-Mahdi,
l'imam caché, douzième et dernier imam chiite, dont le retour est
attendu par les croyants. Pour les fidèles, l'effondrement de l'édifice
est le signe de la rupture des équilibres. Il ne peut être puni que par
le sang et la mort. C'est que le mausolée est sur le plan symbolique
l'équivalent de La Mecque pour l'ensemble des musulmans du monde ou du
d?me de la mosquée du Rocher à Jérusalemn pour les Palestiniens. En
septembre 2000, la simple présence d'Ariel Sharon sur l'esplanade des
Mosquées avait servi de prétexte au déclenchement de la deuxième
intifada. Dans le cas de la mosquée d'Or, les conditions politiques sont
réunies pour favoriser une flambée de violence. D'autant plus qu'au lieu de jouer l'apaisement, les dignitaires
religieux s'accusent mutuellement de jeter de l'huile sur le feu.La
principale organisation religieuse sunnite d'Irak a accusé hier à mots
couverts le chef spirituel des chiites irakiens d'attiser les tensions.
?L'Association des oulémas pointe un doigt accusateur sur certains
responsables religieux chiites qui ont préconisé des L'Iran prêt à aider
financièrement un gouvernement Hamas Palestine. La stratégie
d'isolement du Hamas, pratiquée par Isra?l et les Etats-Unis, risque de
s'avérer contre-productive. Confronté au risque d'une banqueroute de
l'Autorité palestinienne, le Hamas, chargé de former le prochain
gouvernement palestinien, se tourne vers ses alliés les plus fidèles et
les plus radicaux.Ainsi, l'Iran s'est dit prêt, hier, à aider
financièrement le gouvernement palestinien, dirigé par les islamistes.
?Nous allons aider financièrement ce gouvernement afin de faire échec à
la cruauté des Etats-Unis envers ce pays?, a dit, hier, Ali Larijani, le
secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, à l'issue d'un
entretien avec le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal. L'Iran
a toujours soutenu le Hamas, partageant avec lui le refus de
reconna?tre l'existence d'Isra?l. Mais c'est la première fois qu'un
responsable iranien évoque une aide financière pour le nouveau
gouvernement palestinien. Isra?l a décidé de geler le reversement
mensuel de 50 millions de dollars de taxes à l'Autorité, qu'il considère
comme une entité terroriste depuis la victoire du Hamas, et les
Etats-Unis ont suspendu une grande partie de leur aide financière aux
Palestiniens.Espérant par ailleurs éviter l'isolement international et
une explosion interne, le Hamas souhaite confier les ministères les plus
sensibles au Fatah, au sein d'un cabinet d'union nationale. Hier, en
dépit de la réticence des principaux ténors du parti, le Fatah a donné
son accord de principe pour participer à un tel gouvernement. ?L'accord
de principe et l'intention de participer à un gouvernement de coalition
sont là, mais nous devons nous entendre sur le programme, a déclaré
Azzam al-Ahmad, chef du groupe parlementaire du Fatah, à l'issue d'une
rencontre à Gaza avec les dirigeants du Hamas. Si nous parvenons à un
accord, nous participerons.