208. Partout où
l'on s’étend, il faut s'emparer des défiles qui divisentl'insurrection
ou qui l'isolent de l'extérieur et des autres quartiers.Si on ne peut
garder ces passages, et s'ils sont inutiles à l'attaque,on les coupe, on
les barricade.Il faut aussi s'assurer des défilés ou positions qui
commandent lescommunications des différentes colonnes entre elles, ou
avec les pointsoccupés en arrière. 209. On marche, dans toutes ces
opérations, par divisions à grandesdistances, comme nous l'avons déjà
expliqué, un peu de cavaleriesoutenant l'infanterie, les flancs
éclairés.Une réserve intermédiaire est laissée entre le réduit ou point
dedépart.
Sur les flancs, des petits corps de garde bien établis empêchent
qu'onne soit tourné.Si l'on peut se glisser le long d'un obstacle,
canal, rivière, muraille,on n'aura qu'un flanc à couvrir.210. Vu la
difficulté du feu oblique à droite, surtout par une fenêtreélevée et
sans se découvrir, une colonne suivant une rue non tortueuse,n'a guère à
craindre que les feux à droite: elle évitera le plus souventla
fusillade des maisons en longeant le pied des b?timents du c?té droitde
la rue.Pour le même motif elle peut, en faisant occuper, par les
derrières, lesmaisons du rang gauche de la rue, ordinairement peu
garnies, assurer samarche.Ces principes résultent des observations
faites, en juin 1848, par legénie militaire, à l'attaque au delà du
canal Saint-Martin. 211. On s'étend le plus possible aux environs des rues par lesquelles
ouprès desquelles on a pénétré; ou occupe de distance en
distance,principalement aux carrefours, deux b?timents solides, élevés
etvis-à-vis l'un de l'autre.? mesure qu'on avance, il faut laisser à
chaque attaque, de cent pas encent pas, dans des jardins, sur les
places, en arrière des cl?tures oubarricades, des petites réserves de
cavalerie, autant que possibleabritées contre le feu des positions non
forcées, et ayant descommunications libres.En dehors ou dans les parties
enlevées, les lieux et b?timents, d'oùl'on peut plonger à revers sur
les défenseurs des enclos ou sur lespositions non encore prises, sont
occupées.212. On attaque chaque poste, sur plusieurs têtes de colonnes,
pardifférente rues, de c?té, de front, en queue; la cavalerie
estéchelonnée sur les flancs pour protéger ou pour prévenir
lescontre-attaques en tête, en queue, de c?té.Les positions enlevées et
utiles sont fortifiées; les autres démolies,si elles peuvent favoriser
les rebelles; on occupe les clochers, maisonset points extérieurs
dominants.Les postes que l'on ne peut forcer sont bloqués, en garnissant
lesb?timents extérieurs qui les commandent.
213. Ce genre d'attaque suppose qu'il y ait peu d'obstacles matériels
àfranchir; ou que l'on veuille finir vite, co?te que co?te, soit
pourdisperser une insurrection naissante qui peut grossir; soit pour
joindreun corps bloqué et sur le point de faiblir.Il est en effet des
circonstances où, vu la fatigue etl'affaiblissement des insurgés, la
faiblesse de leurs positions, lanécessité de h?ter la conclusion ou, au
moins de nettoyer un quartier,et de parvenir, soit à une troupe bloquée
qui n'a plus ni vivres, nimunitions, soit à une position importante, où
l'émeute, avec le temps,pourrait solidement s'établir, il faut lancer
une colonne d'attaque, àtravers le dédale des rues, et enlever plusieurs
positions successivesde vive force.§ III.D?FENSE PLUS R?GULI?RE.214.
Ces cas exceptés, il vaut mieux avancer pied à pied, ne faire unpas
qu'autant que l'on s'est bien établi en arrière; gagner le long
desmurailles et maisons pour se soustraire à l'effet des feux; au
besoincheminer par l'intérieur des b?timents, et même par les toits.