La bibliographie ravira aussi le chercheur le plus blaséxA0;: les titres
sont catalogués par entrées thématiques et sont suivis de la mention du
lieu de conservation. Là encore, l’accessibilité à la documentation est
facilitée par une opportune liste des travaux de ma?trise ou de
doctorat, trop souvent ignorés en dehors des cénacles universitaires. La
Vienne est ainsi prête à devenir le xA0;laboratoire de recherche des
situations ordinaires et des transformations lentes du monde
agricolexA0;, selon le souhait de Frédéric Chauvaud. La proclamation ne
prête nullement à sourire, si l’on croit, comme le revendique fort
justement le même que l’histoire, n’en déplaise à certains, déploie son
maximum d’inventivité dans le xA0;localxA0;.31 Sébastien
JahanJean-Claude Malsy, Les Noms de lieu du département de l’Aisne, 3
tomes, 1999-2001, Champaubert, Jean-Claude Malsy et Société fran?aise
d’onomastique, xA0;Dictionnaire topographique de Picardie, i-iiixA0;, t.
i (a-l), 1999, 596 p., t.
ii (m-r) et iii (s-z), 2000, 843 p. (avec index finalxA0;; réédition
entièrement corrigée et augmentée de la publication d’Auguste Matton, en
1871), 350 F, 259 F et 259 F (chez l’auteur, Le Clos Saint-Remi, 51270
Champaubert)32 D’un dictionnaire topographique, on attend évidemment la
localisation et l’histoire des noms qu’il répertorie, avec la succession
de leurs formes anciennes (du latin au fran?ais actuel) et le contexte
de leur apparition, afin de choisir à coup s?r la bonne identification
d’un toponyme découvert sur un parchemin ou un vieux registre. En
rééditant l’ouvrage de l’archiviste de l’Aisne Auguste Matton (1871),
mais en le réactualisant et le corrigeant de fond en comble pour livrer
quasiment 1 500 pages, Jean-Claude Malsy réussit un tour de force dont
on conna?t peu d’exemples en Europe. Mettant à profit l’expérience de
toute une vie de linguiste et de toponymiste, l’élève de Michel Roblin a
d’abord repris la généalogie des formes de chaque lieu, allant puiser
des noms oubliés ou mal identifiés dans des sources de première main,
narratives, hagiographiques et diplomatiques – la publication de
celles-ci ayant fait des progrès considérables depuis Matton, cela va
sans dire. Il n’a pas hésité à donner les formes anciennes dans leur
contexte historiquexA0;: s’agit-il du nom d’une église, d’un vicus, d’un
village, d’une exploitation agricole, du qualificatif toponymique d’un
hommexA0;?xA0;; et à ajouter les dédicaces paroissiales, voire celles
des chapelles, totalement délaissées par Matton.33 En parallèle de cet
imposant travail de collecte et de tri, il a conduit une révision
systématique des listes de biens d’églises figurant par dizaines dans
les chartes impériales, royales et épiscopales, ou dans les bulles
pontificales. Car Jean-Claude Malsy a réussi à en dégager la logique
topographique, en misant sur la cohérence originelle de ces états de
biens et en prenant soin de valider les évolutions phonétiques de ces
vieilles formes. On trouvera donc dans son tome 2 un chapitre novateur sur les
xA0;Principes et méthodes de l’identification des noms de lieuxA0; (p.
49-69), mis en pratique sine die à propos des temporels de l’abbaye
Saint-Corneille de Compiègne aux ixe et xe siècles, des abbayes de
Chézy-sur-Marne (1173-1174) et de Saint-Jean de Laon ou du prieuré de
Saint-Sulpice de Pierrefonds, qui au xiie siècle encore dissimulent bien
des difficultés. Il s’est attaché aussi à donner l’état le plus achevé
des connaissances sur la configuration des ressorts mérovingiens et
carolingiens qui forment le socle des évolutions ultérieures. Pagi et
archidiaconés de Laon, Noyon, Soissons, de l’Orxois, de l’Omois (la
région de Chateau-Thierry), du Tardenois ou du Binsonais (autour de
l’actuelle Chatillon-sur-Marne) revivent en de véritables petits
historiques, minutieux et convaincants, agrémentés de cartes qui
truffent littéralement le dictionnaire. Malsy est toujours à la
recherche de l’identification optimale, corrigeant et ajoutant d’un tome
à l’autre ce que de nouvelles pistes ont pu lui apprendrexA0;: la carte
du pagus de Laon (n° xiv du tome i, p.x00A0;531) est-elle ainsi
rectifiée dans le deuxième volume (p. 43) avec des identifications de
sites tirés d’un dipl?me royal de 867 pour Saint-Denis, ce qui lui
permet d’ajouter des lieux supplémentaires au dit pagus.
Rectifiant les appellations devenues erronées par des approximations
successives et l’oubli de leur sens premier, il démontre par exemple
comment les clunisiens de Saint-Arnoul de Crépy-en-Valois étaient les
détenteurs du village de Chézy, dit xA0;en OrxoisxA0;, du xiiie siècle
jusqu’à maintenant, alors qu’il se trouve au contraire dans le pays
d’Omois (qui dépend de Chateau-Thierry). Il prouve aussi que les moines
de Saint-Arnoul ont englobé dans leur temporel un vieux site monastique
cité en 833 dans le testament de l’abbé Anségise de Saint-Wandrille,
Mallam monasterium, qui n’est autre que May-en-Multien, resté non
identifié depuis des lustres (cf. tome i, p.x00A0;252-256, à propos de
Chézy-en-Orxois).34 Cloturé par 100 pages d’index et de formes anciennes
classées dans l’ordre alphabétique, comportant plus de 40 cartes (un
effort rare dans les dictionnaires topographiques), ce dictionnaire
salué comme il se doit par ses préfaciers, Jacques Chaurand et Olivier
Guyotjeannin, devrait devenir une référence majeure à la fois en matière
d’histoire de la Picardie et de méthodologie toponymique.35 Ghislain
Brunel""""""""""""""Un large public d’historiens conna?t les périodes
anciennes ou moyennes de la Préhistoire, le Néolithique et les ages des
Métaux. Le Mésolithique restait, il y a encore quelques années, le
domaine des spécialistes, et leurs publications ne permettaient pas de
se faire une idée claire de la période.
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