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2014-03-14 10:50:02
Thiers trouve dans son c?ur un élan d'indignation, au sujetd'un officier fusillé, dit-il, par ces scélérats,
SANS RESPECT POUR LESLOIS DE LA GUERRE.Le mot est introuvable, et tout
cela dans son genre est fort réussi.--Maisoù allons-nous? Que deviennent
la langue, le sens moral, la foi humaine,dans cet effroyable abus?
Faut-il attendre que le vocabulaire souillén'ait plus de mots à l'usage
d'une bouche honnête? Honnête! ce motlui-même est flétri. Tout ce qui
appelait autrefois le respect, maintenantappelle le sourire, éveille
l'ironie. La langue noble et sérieuse n'existeplus. Cela est effrayant,
car ce n'est pas seulement la langue qui se perd,mais tout ce qui unit
véritablement les hommes et consolide leursrapports. C'est la base de
tous les sentiments naturels et vrais, laconfiance, qui dispara?t; c'est
la probité sociale qui succombe, laissantla vie commune aussi stérile,
et moins s?re, que le désert. nike mercurial calcetto
Et l'on seplaint du rel?chement des m?urs, de l'affaissement des
caractères! Quand,à ce qu'on nomme le sommet social, en pleine lumière,
sont affichés, commeun exemple à tous les yeux; le mépris des serments,
la débauche, lemeurtre, la calomnie et l'hypocrisie de métier, devenue
cynique!Je sais bien qu'on peut dire: ce sont les rages et les
convulsions del'agonie. Je le crois aussi. Mais songez-y, cette agonie
peut être longue.L'ignorance populaire et la monarchie sont deux lignes
courbes qui en sesoudant forment un cercle, où l'on peut tourner
longtemps, où l'on rentre,hélas! vous le voyez, même après l'avoir
rompu. Il y a des agonies quisont des putréfactions, et qui empoisonnent
tout autour d'elles; descaducités qui pervertissent les enfances. Il y
va de vie ou de mort;d'infection ou de santé, pour nous, pour nos
enfants, pour beaucoup degénérations peut-être. Voyez comme de quasi
quarts de siècles, sesuccèdent, des empires aux royautés, et considérez
que depuis 80 ans, nousn'avons pu même revenir au point du départ. Enfin, voyez où en est laFrance. Ne pensez-vous pas que c'est peut-être
assez de telles expériences,et qu'il est bien temps de les cesser? Qui
peut se sentir la force d'?me,ou d'inertie, nécessaire, pour supporter
de nouveau de pareilsdéchirements, de tels cataclysmes, pour assister à
d'aussi épouvantablesspectacles?Et pourtant, de quelle sécurité
pourrait-on jouir, tant que les mêmesambitions malsaines et criminelles
feront du monde leur dupe et leurproie? Le secret de la tragicomédie qui
se joue, qui ne le sait? Après cenouveau Juin beaucoup plus
terrible, ce va être une nouvelle suppressiondu mot République, une
restauration nouvelle. La plus honteuse même seflatte d'être la plus
facile. Elle n'a pas perdu les campagnes; elle tienttous les postes, que
les grands républicains du 4 Septembre lui ontlaissés, et l'armée,
qu'au prix de l'égorgement de Paris, on lui arendue....
.Mais celle-ci ou d'autres, qu'importe? c'est le même abaissement, la
mêmecorruption certaine. Il n'y a pas deux systèmes. Jadis, les
gouvernants,croyant à leur principe, avaient du moins, ou pouvaient
avoir, cette sorted'honneur, qui en un certain ordre de faits,
produisait de la vertu et dela grandeur. Mais aujourd'hui, ils ne sont
plus que des joueurs à labourse de l'imbécillité publique, qui haussent
ou baissent avec elle; ilsle savent très bien, spéculent là-dessus, et
tombent de Louis XIV enRobert-Macaire. Les moyens de règne actuels,
qu'il s'agisse d'empire, deroyauté, ou d'une prétendue République aux
mains d'une aristocratie, sont:le mensonge, la peur, la corruption, la
calomnie, aidés des fusillades àpropos.--Mais les systèmes aussi
empirent en vieillissant; car les moyenss'usent, et il faut aller de
plus en plus fort.