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2013-10-29 16:13:27
Dans cette vie où il se dispersait, il apportait en somme assez
declairvoyance. A Paris, il ne trouva pas ces hommes d'exception
qu'ilimaginait et à cause desquels il s'était méprisé pendant des
années.Quant à l'aimable plaisir qu'on y rencontre à chaque heurt de rue
ou deconversation, il estimait qu'il en faudrait davantage pour que
celasuffit. PARIS A VINGT ANSEn ces rêves (chapitre III),
l'adolescent parait de noms pompeux sespremières sensibilités. Durant
trente jours et davantage, il gonfla son?me jusqu'à l'héro?sme. De sa
tour d'ivoire,--comme Athéné, du Serapis--son imagination voyait la vie
grouillante de fanatiques grossiers. Ils'instituait victime de mille
bourreaux, pour la joie de les mépriser.
Et cet enfant isolé, vaniteux et meurtri, vécut son rêve d'une
telleénergie que sa souffrance égalait son orgueil.Solitaires promenades
jusqu'à l'aube dans l'ombre de Notre-Dame!C'était une philosophie
abandonnée qu'il venait là pieusement servir.Que lui importait alors une
vaine architecture! Ces pierres, siingénieux qu'il en s?t l'agencement,
ne paraissaient à son esprit que lemanteau d'un Dieu. Sa dévotion,
soulevant ce linceul qu'elle e?t jugégrossier de trop admirer,
frissonnait chaque soir d'y trouverl'enthousiasme.Quartier déchu!
ruelles décriées, qui ombragèrent la chrétientéd'incomparables
métaphysiques! sa fièvre vous parcourait, insatiable devos inspirations,
et ses pieds à marcher sur tant de souvenirs nesentaient plus leurs
meurtrissures.Soirées glorieuses et douces! Son cerveau gorgé de
jeunesse dédaignaitde préciser sa vision; ainsi son génie lui parut
infini, et ils'enivrait d'être tel. La réaction fut violente. A ces délices succéda la sécheresse. Tant denobles aspirations
anéanties lui parurent soudain convenues et froides.Et son cerveau
anémié, ses nerfs surmenés s'affolèrent pour évoquerimmédiatement, dans
cet horizon piétiné comme un manège, quelque sentieroù fleur?t une
ferveur nouvelle.Il avait horreur de la monotone solitude de ses
méditations, comme d'unedébauche quand notre tête et les bougies
vacillent au vent de l'aube.Une fra?che caresse et de distrayantes
niaiseries l'eussent reposé. Maisson amie, enfoncée dans la brume finale
du chapitre II, n'avait pasreparu. Aussi, las et désespéré de ne s'être
plus rien de neuf, ildétesta de vivre, parce qu'il ne savait pas de
fa?on précise seconstruire un univers permanent.