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2013-12-18 09:21:58
Guadet etBrissot, que l'on obtient des adresses concertées. En ne
présentant leschoses que sous une face, il est facile de donner le
change auxesprits. Au surplus, il n'est pas besoin de dire que les
promoteurs delettres de cette espèce sont ceux qui me provoquent
actuellement parleurs murmures. Que ne parlent-ils à nos correspondants
des grandsintérêts qui doivent nous occuper, au lieu de circonscrire
leurspensées aux débats qui ont agité plusieurs de nos séances?
Pourquoileur dire ce qu'il faudrait pouvoir nous cacher à nous-mêmes?
Qu'ilsaient plut?t le courage de leur apprendre que ce sont des gens
couvertsdu manteau patriotisme qui donnent lieu à ces discussions. Il
faut quenos sociétés affiliées soient instruites que c'est en
attaquantsourdement les principes les plus sacrés, que ces mêmes hommes
espèrentparvenir aux places. Voilà le moyen d'empêcher des citoyens
malinformés de tomber dans les pièges qui leur sont tendus. Voilà ce
quidevrait faire l'objet d'une correspondance utile.
Maximilien Robespierre (1758-1794), Discours prononcé au Club
desJacobins le 10 mai 1792 (10 mai 1792)(Réponse de Robespierre à
Méchin, secrétaire de Brissot, qui proposaitd'une part d'écrire aux
sociétés affiliées une circulaire pour h?ter lepaiement des
contributions; d'autre part qu'aucun membre ne p?t, auprochain
trimestre, recevoir sa carte sans exhiber la quittance dupercepteur.
Robespierre demanda la parole et ne l'obtint qu'après laplus vive
opposition de la part des membres girondins.)Ce n'est pas s'écarter de
l'ordre du jour que de dire qu'il a fallucombattre pendant trois quarts
d'heure pour obtenir la parole; pourquoise fait-il que, pour monter à
celte tribune, il faille autant decourage que pour monter à la brèche?
Ces hommes manquent à toutes lesrègles d'honnêteté, aux premiers
principes de sociabilité, qui neveulent souffrir aucune contradiction,
qui cherchent à étouffer toutesles réclamations suggérées par la vérité
et l'amour du bien public. Jesuis obligé de m'élever contre la
proposition qui a été faite, avecd'autant plus de force qu'elle se
présente sous une apparence depatriotisme; je m'attends bien que je
serai dénoncé par ses auteurs,par tous les ennemis de la liberté, comme
le défenseur de l'anarchie,des sans-culottes, des perturbateurs; mais
rien ne m'effraie.Les propositions qui portent avec elles leur
réfutation n'ont pasbesoin d'être combattues; mais celles qui sont
décorées des vainsdehors de patriotisme, doivent attirer toute la
sagacité d'un zélépatriote. A-t-on espéré donner à entendre que je
veuille attenter auxlois constitutionnelles, que je ne cesserai de
soutenir? a-t-on espéréfaire croire que je prétende m'opposer à la
perception des imp?ts? Ondira tout ce qu'on voudra, qu'importe? ma
conscience, la vérité que jedéfends, me suffisent.Je vais vous prouver
que les propositions qui vous ont été faites sontdangereuses, inutiles,
fallacieuses et attentatoires aux principes del'égalité: inutiles, en ce
que les contribuables n'ont jamais attenduque la main du receveur
public. (Bravo! Bravo!) Il n'est pas vrai que,actuellement, on manque de zèle
pour l'acquittement des contributions:j'ai par devers moi des preuves de
ce que j'avance: et quand je voisqu'on vient nous embarrasser de choses
inutiles, tandis qu'il est siimportant de s'occuper des grands intérêts
de la liberté; quand je voisqu'on détourne l'attention des véritables
citoyens des dangers quecourt la patrie, pour la porter sur des objets
qui n'en ont nul besoin(Ah! ah! applaudissements.), quoi qu'en dise les
calomniateurs, jem'indigne.On sait bien, messieurs, que les
contributions sont nécessaires; encela on ne peut me prêter de mauvaises
intentions, et les risées quiviennent de s'élever sont aussi déplacées
qu'elles décèlent deméchanceté. Je le répète: cet objet est en ce moment
inutile. S'occuperde ce qu'on a, et négliger ce qu'on n'a pas, c'est
laisser aux mauxpolitiques le temps de pousser de profondes racines; je
ne voisd'ailleurs, dans la proposition de M. Méchin, que l'intention
duministre d'avoir une lettre qui fasse l'éloge de son zèle (Ah!
ah!);j'y vois une affectation, qui des pamphlets se communique aux
journauxprétendus patriotiques, d'avilir les citoyens: voilà ma
premièreproposition. La seconde est beaucoup plus importante.
Que signifie donc ce zèle de vouloir des quittances d'impositions
pourassister à nos séances? Ce titre suffit-il pour être garant
dupatriotisme? (Ah! ah! Applaudissements.) Vous voyez combien on
redoutel'examen de cette question qui paraissait si facile. Il serait
commodesans doute de substituer cette espèce de scrutin épuratoire à
celui quidemande des certificats de patriotisme. Certes, Messieurs, un
hommegorgé du sang de la nation viendrait apporter sa quittance; et
lepremier qui l'aurait donnée serait en droit d'assister à vos
séances.(Ce n'est pas cela. Tumulte.) Je regarderai cette motion comme
puiséedans l'esprit public, lorsqu'on m'aura prouvé que tout homme qui
aurapayé ses impositions, ne sera pas un perturbateur; lorsqu'on
m'auraprouvé que ceux qui ont payé les imp?ts n'ont jamais vendu
leurspoumons, leur plume, soit à la cour des Tuileries, soit aux ennemis
dela révolution.