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2013-10-26 10:18:59
Le Margrave et le prince héréditaire furentobligés d'y mettre ordre.
Enfin il partit le 14. d'Avril, et ce fut ungrand bonheur pour nous, car
s'il étoit resté plus long-temps, ils nousauroit fait tourner la tête.
Comme la duchesse n'avoit point encore dedames, je fus charmée de
trouver ce prétexte pour éloigner pendantquelque temps Mlle. de
Sonsfeld. Je lui donnai permission de rester sixsemaines absente. Le
prince héréditaire accompagna sa soeur jusqu'àCobourg, où il ne s'arrêta
que quelques jours.
Le Margrave se rendit à Himmelcron, et le prince héréditaire et moi
àl'hermitage. J'y re?us une lettre de la reine, qui me surprit
beaucoup.Elle me mandoit, que ma quatrième soeur, nommée Sophie, étoit
promise auMargrave de Schwed, celui-même qui m'avoit été destiné. Elle
faisoit deséloges surprenans de ce prince. Elle ne lui auroit jamais été
sicontraire, disoit-elle, si elle l'avoit connu plut?t.
J'admirail'instabilité de toutes les choses humaines, et sur-tout
l'inconstancedu coeur humain. Le Margrave avoit si bien gagné la reine
par lesrapports qu'il lui faisoit, qu'elle avoit enfin donné les mains
aumariage de ma soeur. Mais dès qu'il fut promis, il leva le masque et semontra tel qu'il
étoit, ce qui fut cause que peu de jours après je re?usune lettre de la
reine toute contradictoire à l'autre, et qui étoitremplie d'horreurs
contre ce prince. Je fus au désespoir de ce mariage àcause de ma soeur,
que j'aimois tendrement. Elle n'étoit pas belle, maisson bon caractère,
sa douceur, et mille bonnes qualités l'enrécompensoient suffisamment.
Elle sut si bien ramener son époux etprendre un tel ascendant sur son
esprit, qu'il devint doux comme unmouton avec elle. Cependant tous les
soins qu'elle s'est donnés n'ont pucorriger ce prince de ses défauts; il
est toujours le même, hors qu'ilen agit comme un ange avec son épouse,
qui est fort heureuse avec lui.Mes alarmes, touchant la campagne du
prince héréditaire, recommencèrent.Il intriguoit sous main, pour obtenir
la permission du Margrave d'yaller et je travaillois de mon c?té pour
l'empêcher, de fa?on que nousnous trompions tous deux.
Mais une seconde lettre du roi que je re?us,me causa un cruel chagrin.
En voici le contenu.?Je pars, ma chère fille, dans six semaines, pour
aller au Rhin. Monfils et mes cousins feront la campagne avec moi; il
faut que mon gendrela fasse aussi. Doit-il planter des choux à Bareith,
pendant que tousles princes de l'empire vont à la guerre? Il passera
dans le monde, pourun poltron qui n'a point d'honneur; toutes les
raisons du Margrave nevalent rien. Rendez-lui la ci jointe et dites-lui,
qu'il déshonore sonfils, s'il l'empêche d'aller à la guerre. Rendez-moi
une prompte réponseet soyez persuadée que je suis etc.