Pour se ménager l'assentiment durable de MlleCloque, elle introduisit de
ci de là quelques pointes à l'endroit desGrenailleMontcontour avec qui
ces demoiselles avaient entamé desrelations ?qu'on ne s'expliquait
pas?.?Dismoi qui tu hantes et je tedirai qui tu es.? ?La fréquentation
des gens à demitarés ne va pas sansvous laisser aux mains quelques
traces douteuses...?Des allusions aussi malveillantes provoquèrent une
explosiond'indignation. Il surgit une armée de défenseurs aux
GrenailleMontcontour.
On vit tout de suite que leur parti était loin d'être affaibli, même
danscette réserve d'élite du monde pieux. On les défendait pêlemêle
avecles demoiselles Jouffroy. On e?t dit que leur cause était
commune.Cette bagarre n'était pas préparée. Dans l'intervalle des cris,
cesdames se regardaient, s'interrogeaient des yeux: où allaiton?
nes'égaraiton pas? qui donc allait trouver la transition?Tout à coup,
Mme Bézu blêmit. Sa tête maigre et bilieuse trembla, etles arguments lui
manquèrent. Le soulèvement en faveur des demoisellesJouffroy
n'indiquaitil pas une arrièrepensée politique, un complotorganisé en vue
d'opposer à sa candidature celle de l'une des deuxsoeurs? Comment
s'expliquer autrement cette entente chaleureuse enfaveur de filles
sottes qui, jusquelà, n'avaient guère fait parlerd'elles? Une telle
conjuration, tramée dans l'ombre, la prenait audépourvu. A quel philtre ces deux vieilles cruches avaientelles eurecours pour se
constituer une clientèle si disciplinée, et commentavaientelles
manoeuvré pour que leur projet e?t pu échapper à sesinvestigations?Mme
Bézu rapprocha sa ,chaise de Mlle Cloque et résolut d'unirdésespérément
ses propres forces à celles dont pouvait encore disposersa
rivale.C'était un baiser de Judas, impudent et malhabile: la suite
dupanégyrique. On n'en fut point dupe. Cette outrecuidance, au
contraire,excita les ennemies de Mme Bézu, tout en favorisant les
intentions dela plupart. Mais Mlle Cloque, toujours fascinée avant tout
par lesprincipes, et jugeant que Mme Bézu avait raison dans la
circonstance,donna tête baissée dans le piège.Je suis fière, dit Mme
Bézu, en prenant la main de sa voisine, depouvoir, dans ces malheureuses
dissensions, tendre la main à notre digneprésidente. Je savais bien, en
parlant comme je l'ai fait, attirerl'approbation d'une personne d'un
?ge et d'un jugement si respectables,et qui a fourni, elle la première,
l'exemple de rompre avec les gensdont les demoiselles Jouffroy semblent
être devenues les créatures!.
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