suite?. L’historien Arthur Schlesinger, quant à lui, s’alarme des effets néfastes du multiculturalisme, notamment des tensions et clivages entre groupes ethniques et de la ?désunion de l’Amérique? en quête de son identité. Il s’insurge contre une perspective de l’histoire qui deviendrait, ?non plus une discipline intellectuelle, mais plut?t 15 une thérapie sociale et psychologique dont l’objectif premier serait d’augmenter l’estime de soi des enfants issus de groupes minoritaires?[15] [15] Arthur M. ?Schlesinger Jr. , inséparable d’un certain consensus sur ce qui constitue la culture américaine, sans lequel il n’y aurait plus qu’un pluralisme de promiscuité, donnant à toutes choses un poids égal et conduisant à un relativisme absolu?[16] [16] Cit233; par Denis Lacorne, ... suite. Cette démocratisation, à l’origine, a signifié que les universités devaient, non seulement adapter leurs procédures d’entrée, comme nous l’avons vu, mais aussi leurs structures pour s’ouvrir à des groupes traditionnellement peu représentés dans l’éducation supérieure. Cela a également signifié que les valeurs de ces groupes devaient s’insérer dans les débats intellectuels de l’université, ce qui a été per?u comme une politisation de l’université?[19] [19] Voir sur le sujet l’article de Nelly Smith, «?The Feminist...suite. Cette politisation a été ressentie par beaucoup comme une menace aux fondements même de l’institution. cabas vanessa bruno pas cher La notion d’éducation ?rationnelle et objective? s’est vue remise en question par les revendications de groupes s’étant donné pour mission de ?corriger? cette connaissance. Cette relation conflictuelle fonctionne jusqu’à présent comme une opposition binaire entre les représentants ?scientifiques? de la ?connaissance rationnelle? que l’on peut placer dans le camp des ?traditionalistes? et ceux, ?politiquement corrects?, de la certitude morale, les multiculturalistes?[20] [20] Anna Yeatman, op. cit. ...suite. Les apports positifs de l’enseignement multiculturel21 Les Women’s Studies, African American Studies, Ethnic Studies… ont, sans nul doute, contribué à un renouvellement des études, une interrogation sur la pédagogie et le canon dont tient compte une partie de l’enseignement dispensé dans les autres départements. Qui devait-on inclure ou exclure du canon?? Comment aborder certains aspects de l’histoire en rendant justice aux groupes opprimés?? Comment présenter certains personnages emblématiques de la nation américaine, alors que, typiques de leurs temps, ils étaient racistes et sexistes?? Certaines ?uvres littéraires classiques témoignant des mêmes travers, devaient-elles être exclues ou étudiées dans une perspective plus éclairée?? L’intrusion militante à l’université des Women’s et EthnicStudies22 a certainement réussi à influer sur le contenu des programmes dans les départements d’Humanités en général. Des aspects entiers de l’histoire, de la littérature, des sciences sociales, ont été déconstruits et présentés comme étant partiaux et partisans. Des études sur les femmes, les Noirs, les Amérindiens, les immigrés, le racisme ont été mises en place. Les modifications introduites mettent notamment en avant les possibilités d’étudier des traditions littéraires longtemps déniées. Les ouvrages d’auteurs noirs, femmes, latinos, homosexuels, ont fait leur entrée dans les programmes universitaires. Des universitaires, dans de nombreuses disciplines, ont exhumé des travaux enterrés et ont étudié la résistance des opprimés?[21] [21] Par exemple Eugene Genovese et Herbert Gutman sur l’histoire.
