[La petite vérole avait tellement maltraité. leducd'Anjou. qu'il semblait avoir deux nez.] ais non, répondit SaintLuc, tu te trompes, Quélus, le roi ne vient pasparce qu'il a été faire un pèlerinageauxinimes du bois de Vincennes, etle duc d'Anjou est absent parce qu'il est amoureux de quelque femme quej'aurai oublié d'inviter.Allons donc,ditaugiron, astu vu la mine que faisait le roi à d?ner Estce là la physionomie paterne d'un homme qui va prendre le bourdonpour faire un pèlerinage Etquant au duc d'Anjou. son absencepersonnelle, motivée par la cause que tu dis, empêcheraitelle ses Angevinsde venir En voistu un seul ici Regarde,éclipse totale, pas même cetranchemontagne de Bussy.Heu ! messieurs, disait le duc de Brissac en secouant la tête d'une fa?onCHAPITRE PREMIERLES NOCESDE SAINT,5 La dame deonsoreau. tomedésespérée, ceci me fait tout l'effet d'une disgr?ce complète.En quoi donc, mon Dieu ! notre maison, toujours sidévouée à lamonarchie, atelle pu déplaire à Saajesté Et le vieux courtisan levait avec douleur ses deux bras au ciel.Les jeunes gens regardaientSaintLuc avec de grands éclats de rire, qui,bien loin de rassurer le maréchal, le désespéraient.La jeune mariée, pensive et recueillie, se demandait,comme son père, enquoi SaintLuc avait pu déplaire au roi.SaintLuc le savait, lui, et, par suite de cette science, était le moinstranquille de tous,Toutà coup, à l'une des deux portes par lesquelles on entrait dans la salle,on annon?a le roi.Ah ! s'écria le maréchal radieux, maintenant je ne crains plusrien, et, sij'entendais annoncer le duc d'Anjou. ma satisfaction serait complète. Et moi, murmura SaintLuc, j'ai encore plus peur du roi présent que duroiabsent, car il ne vient que pour me jouer quelque mauvais tour, commec'est aussi pour me jouer quelque mauvais tour que le duc d'Anjou ne vientpas,ais, malgré cette triste réflexion, il ne s'en précipita pas moins audevantdu roi, qui avait enfin quitté son sombre costume marron, et quis'avan?aittout resplendissant de satin, de plumes et de pierreries, ais, au moment où apparaissait à l'une des portes le roi Henri III, un autreroiHenri III, exactement pareil au premier, vêtu. chaussé, coiffé, fraisé etgoudronné de même, apparaissait par la porte en face. De sorte quelescourtisans, un instant emportés vers le premier, s'arrêtèrent comme le flot àla pile de l'arche, et refluèrent en tourbillonnant du premier au secondroi.Henri III remarqua le mouvement, et, ne voyant devant lui que des bouchesouvertes, des yeux effarés et des corps pirouettant sur une jambe,?à,messieurs, qu'y atil donc demandatil.Un long éclat de rire lui répondit.Le roi, peu patient de son naturel, et en ce moment surtout peu disposé àlapatience, commen?ait de froncer le sourcil, quand SaintLuc, s'approchantde lui,CHAPITRE PREMIERLES NOCES DE SAINT,6 La dame deonsoreau. tomeSire,ditil, c'est Chicot, votre bouffon, qui s'est habillé exactementcomme Votreajesté, et qui donne sa main à baiser aux dames,Henri III se mit à rire.
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