En général, de la moitié du xixe à la moitié du xxe, les champs d’apostolat de l’Afrique ne conservent leur intégrité territoriale que durant une vingtaine d’années5656 Cette moyenne est établie pour la période 1840-1950 à...suite. Ensuite, ils sont découpés, morcelés, amoindris, naturellement par les progrès de l’évangélisation. Le territoire de la mission évolue donc en permanence, ce qui rend son appropriation délicate, au moins pour les populations locales et les autorités coloniales. Cela explique sans doute l’échec de leur territorialisation, dans un espace --> où paradoxalement survivra longtemps le découpage colonial.
33 Pour rendre compte de l’apostolat, il faut donc considérer deux types de cartes. Celui qu’établit le missionnaire est à grande échelle; il tente de restituer les progrès de la campagne apostolique, esquissant un réseau de stations en formation, dans un cadre à l’exotisme marqué. Celui des cartes-primes réalisées en Europe par les Missions catholiques porte sur de vastes régions; il propose de suivre, selon un point de vue presque divin, une évangélisation en marche, sous les traits de la hiérarchie ecclésiastique. Ce type cartographique représente donc davantage l’appropriation symbolique de l’Afrique 150; et du monde 150; par l’église, que la véritable évangélisation. Leur sujet n’est pas le territoire africain mais plutt la manière dont Rome administre ses missions, plaquant un découpage, imposant centralisation et uniformisation. 34 Ainsi, tous les acteurs engagés dans l’évangélisation, comme ici les missionnaires et l’338;uvre de la Propagation de la foi, cherchent à rendre compte de ses progrès, grace aux cartes et aux statistiques. Ces rapports alimentent une correspondance qui 160;remonte160; la hiérarchie ecclésiastique habituelle, de la simple station en Afrique, jusqu’à l’autorité romaine, qu’il faut tenir informée, et renseigne au passage les congrégations missionnaires et les 338;uvres charitables; plus l’information est précise et plus l’évangélisation peut être planifiée et encadrée à distance, depuis l’Europe. Cette information en croise une autre qui 160;descend160;: celle des consignes, des demandes de rapport, des règles. Chaque acteur de la mission, sur place en Afrique et à l’arrière en Europe, produit des cartes qu’il adresse aux autres, selon des objectifs et des modalités qui lui sont propres, dévoilant des stratégies particulières.Document 6: Montée et descente de l’information missionnaireAnnexeAnnexe I 160;De Bagamoyo à Mondha160;, MC-1878-175 (réduite à 50160;%) --> AnnexeAnnexe II 160;Cunène160;, MC-1899-515 (réduite à 50160;%) --> AnnexeAnnexe III 160;Oubangui160;, MC-1915-554 --> AnnexeAnnexe IV 160;Stanley Falls160;, MC-1907-491 (réduite à 50160;%) -->""J’ accepte volontiers l’invitation du rédacteur en chef de la revue Histoire & Missions Chrétiennes de présenter ici l’essentiel du dossier du premier cahier de l’année jubilaire de la revue Spiritus (n 194, 2009, p. 27-87). Intitulé 160;Les 50 ans de Spiritus160;, ce dossier évoque brièvement l’histoire de la revue qui met en lumière l’uvre de l’insaisissable Esprit dont le dynamisme fait progresser la mission, ft-ce de faons inattendues. Un article de chronique se doit d’être plus succinct encore, je me limite donc à un survol rapide, à quelques points saillants, privilégiant les dix premières années. Elles sont les moins connues parce que les plus éloignées de nous, ce sont elles pourtant qui ont le plus contribué à faonner Spiritus.
Je mentionne également les 160;étincelles160; que cette entreprise osée devait inévitablement produire; crise et conflits finalement surmontés et qui ont contribué à l’approfondissement de la réflexion fondée sur le vécu missionnaire.Débuts modestes (1959-1964) 2 Le 20 mai 1959, une nouvelle revue voit le jour: Spiritus, 160;cahiers spiritains d’études libermaniennes de vie spirituelle et d’action missionnaire, édités par les Pères de la Congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Cur de Marie160; (n 1, couverture, p. 2). Il faut que la Pentecte continue! 160;Nouveaux aptres, nous devons accueillir, du même cur que Marie, l’Esprit de Dieu qui est l’Esprit du Christ. Chacun travaillant à modeler son cur sur celui de la Vierge, pur instrument de la Charité divine, paisiblement abandonné “comme plume légère au souffle de l’Esprit”. L’Esprit d’Amour pourra devenir de plus en plus “l’ame de nos ames”. Alors nous n’aurons plus réellement qu’un seul cur, une seule ame pour propager aux quatre coins du monde le Feu que Jésus est venu jeter sur la terre160; (ibidem).
