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分类: Windows平台

2015-03-03 10:49:56

Et il passa le papier au capitaine commandant les carabiniers, lequel, après l'avoir lu, le lui rendit. ?Gr?ce pour Peppino ! s'écria Andrea, entièrement tiré de l'état de torpeur où il semblait être plongé ; pourquoi gr?ce pour lui et pas pour moi , nous devions mourir ensemble ; on m'avait promis qu'il mourrait avant moi, on n'a pas le droit de me faire mourir seul, je ne le veux pas ! ? Et il s'arracha au bras des deux prêtres, se tordant, hurlant, rugissant et faisant des efforts insensés pour rompre les cordes qui lui liaient les mains. Le bourreau fit signe à ses deux aides, qui sautèrent en bas de l'échafaud et vinrent s'emparer du condamné. ?Qu'y a-t-il donc , ? demanda Franz au comte. Car, comme tout cela se passait en patois romain, il n'avait pas très bien compris. ?Ce qu'il y a , dit le comte, ne comprenez-vous pas bien , Il y a que cette créature humaine qui va mourir est furieuse de ce que son semblable ne meure pas avec elle et que, si on la laissait faire, elle le déchirerait avec ses ongles et avec ses dents plut?t que de le laisser jouir de la vie dont elle va être privée. ? hommes ! hommes ! Race de crocodiles ! comme dit Karl Moor, s'écria le comte en étendant les deux poings vers toute cette foule, que je vous reconnais bien là, et qu'en tout temps vous êtes bien dignes de vous-mêmes ! ? En effet, Andrea et les deux aides du bourreau se roulaient dans la poussière, le condamné criant toujours : ?Il doit mourir, je veux qu'il meure ! On n'a pas le droit de me tuer tout seul ! ? ?Regardez, regardez, continua le comte en saisissant chacun des deux jeunes gens par la main, regardez, car, sur mon ?me, c'est curieux, voilà unV.  La mazzolata. 79Page 83Le Comte de Monte-Cristo, Tome IIhomme qui était résigné à son sort, qui marchait à l'échafaud, qui allait mourir comme un l?che, c'est vrai, mais enfin il allait mourir sans résistance et sans récrimination : savez-vous ce qui lui donnait quelque force , savez-vous ce qui le consolait , Savez-vous ce qui lui faisait prendre son supplice en patience , c'est qu'un autre partageait son angoisse ; c'est qu'un autre allait mourir comme lui ; c'est qu'un autre allait mourir avant lui ! Menez deux moutons à la boucherie, deux boeufs à l'abattoir, et faites comprendre à l'un d'eux que son compagnon ne mourra pas, le mouton bêlera de joie, le boeuf mugira de plaisir mais l'homme, l'homme que Dieu a fait à son image, l'homme à qui Dieu a imposé pour première, pour unique, pour suprême loi, l'amour de son prochain, l'homme à qui Dieu a donné une voix pour exprimer sa pensée, quel sera son premier cri quand il apprendra que son camarade est sauvé , un blasphème. Honneur à l'homme, ce chef-d'oeuvre de la nature, ce roi de la création ! ? Et le comte éclata de rire, mais d'un rire terrible qui indiquait qu'il avait d? horriblement souffrir pour en arriver à rire ainsi. Cependant la lutte continuait, et c'était quelque chose d'affreux à voir. Les deux valets portaient Andrea sur l'échafaud ; tout le peuple avait pris parti contre lui, et vingt mille voix criaient d'un seul cri : ?? mort ! à mort ! ? Franz se rejeta en arrière ; mais le comte ressaisit son bras et le retint devant la fenêtre. ?Que faites-vous donc , lui dit-il ; de la pitié , elle est, ma foi, bien placée ! Si vous entendiez crier au chien enragé, vous prendriez votre fusil, vous vous jetteriez dans la rue, vous tueriez sans miséricorde à bout portant la pauvre bête, qui, au bout du compte ne serait coupable que d'avoir été mordue par un autre chien, et de rendre ce qu'on lui a fait : et voilà que vous avez pitié d'un homme qu'aucun autre homme n'a mordu, et qui cependant a tué son bienfaiteur, et qui maintenant, ne pouvant plus tuer parce qu'il a les mains liées, veut à toute force voir mourir son compagnon de captivité, son camarade d'infortune ! Non, non, regardez, regardez.? La recommandation était devenue presque inutile, Franz était comme fasciné par l'horrible spectacle. , Les deux valets avaient porté le condamné sur l'échafaud, et là, malgré ses efforts, ses morsures, ses cris, ils l'avaientV. La mazzolata. 80Page 84Le Comte de Monte-Cristo, Tome IIforcé de se mettre à genoux. Pendant ce temps, le bourreau s'était placé de c?té et la masse en arrêt ; alors, sur un signe, les deux aides s'écartèrent. Le condamné voulut se relever, mais avant qu'il en e?t le temps, la masse s'abattit sur sa tempe gauche ; on entendit un bruit sourd et mat, le patient tomba comme un boeuf, la face contre terre, puis d'un contrecoup, se retourna sur le dos. Alors le bourreau laissa tomber sa masse, tira le couteau de sa ceinture d'un seul coup lui ouvrit la gorge et, montant aussit?t sur son ventre, se mit à le pétrir avec ses pieds. ? chaque pression, un jet de sang s'élan?ait du cou du condamné.
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