CIII. Maximilien. 192 Page 197 Le Comte de Monte-Cristo, Tome IV D'Avrigny
aborda l'ecclésiastique. ?Monsieur, lui dit-il, seriez-vous disposé à rendre un
grand service à un malheureux père qui vient de perdre sa fille, à M. le
procureur du roi Villefort Ah ! monsieur, répondit le prêtre avec un accent
italien des plus prononcés, oui, je sais, la mort est dans sa maison. Alors, je
n'ai point à vous apprendre quel genre de service il ose attendre de vous.
J'allais aller m'offrir, monsieur, dit le prêtre ; c'est notre mission d'aller
au-devant de nos devoirs. C'est une jeune fille. Oui, je sais cela, je l'ai appris des domestiques que
j'ai vus fuyant la maison. J'ai su qu'elle s'appelait Valentine ; et j'ai déjà
prié pour elle. Merci, merci, monsieur, dit d'Avrigny, et puisque vous avez déjà
commencé d'exercer votre saint ministère, daignez le continuer. Venez vous
asseoir près de la morte, et toute une famille plongée dans le deuil vous sera
bien reconnaissante. J'y vais, monsieur, répondit l'abbé, et j'ose dire que
jamais prières ne seront plus ardentes que les miennes.? D'Avrigny prit l'abbé
par la main, et sans rencontrer Villefort, enferm é dans son cabinet, il le
conduisit jusqu'à la chambre de Valentine, dont les ensevelisseurs devaient
s'emparer seulement la nuit suivante. , En entrant dans
la chambre, le regard de Noirtier avait rencontré celui de l'abbé, et sans doute
il crut y lire quelque chose de particulier, car il ne le quitta plus. D'Avrigny
recommanda au prêtre non seulement la morte, mais le vivant, et le prêtre promit
à d'Avrigny de donner ses prières à Valentine et ses soins à Noirtier. L'abbé
s'y engagea solennellement, et, sans doute pour n'être pas dérangé dans ses
prières, et pour que Noirtier ne f?t pas dérangé dans sa douleur, il alla, dès
que M. d'Avrigny eut quitté la chambre, fermer non seulement les verrous de la
porte par laquelle le docteur venait de sortir, mais encore les verrous de celle
qui conduisait chez Mme de Villefort. CIII. Maximilien. 193 Page 198 CIV.