Et dans quelle occasion a-t-elle eu de toi ces soins demanda Catherine, feignant
d'ignorer l'événement arrivé au jeune gar?on. Madame, lorsque je fus blessé. Ah
! pauvre enfant ! dit Catherine, tu as été blessé Oui, madame. Et quand cela Le
soir où l'on vint pour arrêter le roi de Navarre. J'eus si grand-peur en voyant
des soldats, que je criai, j'appelai ; l'un d'eux me donna un coup sur la tête
et je tombai évanoui. Pauvre gar?on ! Et te voilà bien rétabli, maintenant Oui,
madame. De sorte que tu cherches le roi de Navarre pour rentrer chez lui Non,
madame. , Le roi de Navarre, ayant appris que j'avais osé résisté aux ordres de
Votre Majesté, m'a chassé sans miséricorde. Vraiment ! dit Catherine avec une
intonation pleine d'intérêt. Eh bien, je me charge de cette affaire. Mais si tu
attends madame de Sauve, tu l'attendras inutilement ; elle est occupée au-dessus
d'ici, chez moi, dans mon cabinet. Et Catherine, pensant qu'Orthon n'avait
peut-être pas eu le temps de cacher le billet derrière la glace, entra dans le
cabinet de madame de Sauve pour laisser toute liberté au jeune homme. Au même
moment, et comme Orthon, inquiet de cette arrivée inattendue de la reine mère,
se demandait si cette arrivée ne cachait pas quelque complot contre son ma?tre,
il entendit frapper trois petits coups au plafond ; c'était le signal qu'il
devait lui-même donner à son ma?tre dans le cas de danger, quand son ma?tre
était chez madame de Sauve et qu'il veillait sur lui. Ces trois coups le firent
tressaillir ; une révélation mystérieuse l'éclaira, et il pensa que cette fois
l'avis était donné à lui-même ; il courut donc au miroir, et en retira le billet
qu'il y avait déjà posé. Catherine suivait, à travers une ouverture de la tapisserie, tous les mouvements
de l'enfant ; elle le vit s'élancer vers le miroir, mais elle ne sut XIV-Orthon
126 Page 131 La Reine Margot - Tome II si c'était pour y cacher le billet ou
pour l'en retirer. Eh bien, murmura l'impatiente Florentine, pourquoi tarde-t-il
donc maintenant à partir Et elle rentra aussit?t dans la chambre le visage
souriant. Encore ici, petit gar?on dit-elle. Eh bien ! mais qu'attends-tu donc
Ne t'ai-je pas dit que je prenais en main le soin de ta petite fortune Quand je
te dis une chose, en doutes-tu Oh ! madame, Dieu m'en garde ! répondit Orthon.
Et l'enfant, s'approchant de la reine, mit un genou en terre, baisa le bas de sa
robe et sortit rapidement. En sortant il vit dans l'antichambre le capitaine des
gardes qui attendait Catherine. Cette vue n'était pas faite pour éloigner ses
soup?ons ; aussi ne fit-elle que les redoubler.
阅读(104) | 评论(0) | 转发(0) |