Mon cheval , cria Kostaki en langue moldave, Dix bandits se h?tèrent d'obéir, et
amenèrent à leur ma?tre le cheval qu'il XII LES MONTS CARPATHES. 126 Page 130
Les mille et un fantomes demandait. Grégoriska regarda autour de lui, saisit par
la bride un cheval sans ma?tre, et sauta dessus sans toucher les étriers.
Kostaki se mit presque aussi légèrement en selle que son frère, quoiqu'il me
t?nt encore entre ses bras, et partit au galop. Le cheval de Grégoriska sembla
avoir re?u la même impulsion, et vint coller sa tête et son flanc à la tête et
au flanc du cheval de Kostaki. C'était une chose curieuse à voir que ces deux
cavaliers volant c?te à c?te, sombres, silencieux, ne se perdant pas un seul
instant de vue, sans avoir l'air de se regarder, s'abandonnant à leurs chevaux,
dont la course désespérée les emportait à travers les bois, les rochers et les
précipices. Ma tête renversée me permettait de voir les beaux yeux de Grégoriska
fixés sur les miens. Kostaki
s'en aper?ut, me releva la tête, et je ne vis plus que son regard sombre qui me
dévorait. Je baissai mes paupières, mais ce fut inutilement . à travers leur
voile, je continuais à voir ce regard lancinant qui pénétrait jusqu'au fond de
ma poitrine et me per?ait le coeur, alors une étrange hallucination s'empara de
moi . il me sembla être la Lénore de la ballade de Burger, emportée par le
cheval et le cavalier fant?mes, et, lorsque je sentis que nous nous arrêtions,
ce ne fut qu'avec terreur que j'ouvris les yeux, tant j'étais convaincue que je
n'allais voir autour de moi que croix brisées et tombes ouvertes. Ce que je vis
n'était guère plus gai, c'était la cour intérieure d'un ch?teau moldave, b?ti au
quatorzième siècle, XII LES MONTS CARPATHES. 127 Page 131 XIII LE CH?TEAU DE
BRANKOVAN. Alors Kostaki me laissa glisser de ses bras à terre, et presque
aussit?t descendit près de moi . , mais, si rapide qu'e?t
été son mouvement, il n'avait fait que suivre celui de Grégoriska. Comme l'avait
dit Grégoriska, au ch?teau il était bien le ma?tre, En voyant arriver les deux
jeunes gens et cette étrangère qu'ils amenaient, les domestiques accoururent .
mais, quoique les soins fussent partagés entre Kostaki et Grégoriska, on sentait
que les plus grands égards, que les plus profonds respects étaient pour ce
dernier. Deux femmes s'approchèrent . Grégoriska leur donna un ordre en langue
moldave et me fit signe de la main de les suivre, Il y avait tant de respect
dans le regard qui accompagnait ce signe, que je n'hésitai point. Cinq minutes
après, j'étais dans une chambre, qui, toute nue et toute inhabitable qu'elle e?t
paru à l'homme le moins difficile, était évidemment la plus belle du ch?teau.
C'était une grande pièce carrée, avec une espèce de divan de serge verte, siège
le jour, lit la nuit.
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