du gros drap, des bonnets rouges. des mains sales et des cheveux
crasseux. Vous voyez enfin le monde tel qu'il est, les choses telles
qu'elles sont. Oh mon Dieu s'écria Hoffmann, en laissant tomber sa tête
dans ses mains. tout cela estil vrai, et suisje donc si près de devenir
fou X La Deuxième Représentation 115 Page 119 XI L'Estaminet Hoffmann ne
sortit de cette léthargie qu'en sentant une main se poser sur son
épaule. Il leva la tête. Tout était noir et éteint autour de lui.
le thé?tre. sans lumière. lui apparaissait comme le cadavre du thé?tre
qu'il avait vu vivant. Le soldat de garde s'y promenait seul et
silencieux comme le gardien de la mort. plus de lustres. plus
d'orchestre. plus de rayon, plus de bruit. Une voix seulement qui marmottait à son oreille. Mais. citoyen, mais.
citoyen, que faitesvous donc vous êtes à l'Opéra, citoyen. on dort ici,
c'est vrai, mais on n'y couche pas. Hoffmann regarda enfin du c?té d'où
venait la voix. et il vit une petite vieille qui le tirait par le collet
de sa redingote.
C'était l'ouvreuse de l'orchestre. qui, ne connaissant pas les
intentions de ce spectateur obstiné, ne voulait pas se retirer sans
l'avoir vu sortir devant elle. Au reste. une fois tiré de son sommeil,
Hoffmann ne fit aucune résistance. il poussa un soupir et se leva en
murmurant le mot. Arsène Ah oui Arsène. dit la petite vieille.
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