égalité donc, mais sans uniformité, qui s’appliquerait sous ses aspects
politique, fiscal-financier, judiciaire et culturel. Au niveau
politique, cela suppose la réforme du Sénat, qui deviendrait la chambre
de représentation des communautés autonomes et devrait légitimement
canaliser la participation de ces communautés autonomes au niveau
européen. Il envisage aussi, sur le plan politique, l’incorporation de
l’usage normal et habituel des langues d’Espagne dans le Parlement
espagnol. Sur le plan culturel, ce projet réclame que l’état incorpore
toutes les cultures et langues d’Espagne dans son corpus symbolique,
timbres, documents d’identité, etc.; réciproquement, les communautés
autonomes devraient protéger le castillan et le considérer comme une
richesse propre. De ce point de vue, la proposition fédérale affirme
qu’il faut qu’une histoire commune des peuples d’Espagne soit enseignée
dans toutes les écoles du pays, une histoire qui ne soit ni le discours
de l’Espagne homogène et unificatrice, ni les dix-sept versions
différentes que les régions tendent à construire. Le fédéralisme
asymétrique ouvre la possibilité d’une insertion pleine et loyale de la
Catalogne en Espagne, mais reste à voir s’il est réalisable.
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""En Irlande du Nord, la 160;question de la langue160; est un sujet
particulièrement sensible. Exclue de la place publique pendant les
cinquante années de pouvoir unioniste (160;1921-1972), la langue
irlandaise, qui a fait son retour sur les marges de la scène politique
nord-irlandaise dans les années soixante-dix, est devenue aujourd’hui un
enjeu culturel et politique de toute première importance. Puisque les
discours des antagonistes s’inspirent des prototypes établis à la fin du
XIXe siècle, cet article essaie d’esquisser les schémas historiques et
idéologiques qui sous-tendent ce débat. Il souligne également comment
les demandes des irlandisants ont rencontré un terrain idéologique
fertile dans la politique des 160;deux traditions160; mise en
application en Irlande du Nord à partir de 1985, et comment la langue a
bénéficié d’une conjoncture particulièrement favorable dans laquelle la
décentralisation au sein du Royaume-Uni, la Charte européenne des
langues régionales ou minoritaires et surtout l’Accord du Vendredi saint
signé en avril 1998 ont joué des r?les importants. La première
renaissance 2 Au début du XIXe siècle, sur une population de quelque 5
millions d’habitants, on estime que l’irlandais était encore la langue
vernaculaire d’environ 3,5 millions de personnes. à la fin du siècle,
décimé par la grande famine (160;1845-1851), l’irlandais est devenu
l’apanage d’une population appauvrie et arriérée, loin des centres
urbains, une marginalisation géographique qui n’est que la
matérialisation de son exclusion politique. 3 C’est avec la création de la Ligue gaélique (Conradh na Gaelige) en 1893 que l’on voit s’amorcer une renaissance de la langue. Grace à la Ligue, qui lance un programme innovateur de diffusion de la
langue par le biais de l’édition et de cours pour adultes, l’irlandais
reprend sa place en milieu urbain et acquiert par la même occasion une
nouvelle visibilité. Or la résurgence de la langue co?ncide avec
l’installation dans l’?le d’une logique identitaire binaire qui va
dominer sa vie politique jusqu’à nos jours. Les choix constitutionnels
qui se font à la fin du XIXe siècle autour de la question de l’autonomie
pour l’Irlande vont s’alimenter de deux constellations identitaires
parallèles 150; d’un c?té, la tradition nationaliste, d’allégeance
irlandaise, de culture gaélique, de religion catholique; de l’autre, la
tradition unioniste, d’allégeance et de culture britanniques, de
religion protestante. En dépit du non-sectarisme et de l’apolitisme
recherchés par une bonne partie de ses membres 150; dont certains
unionistes[1][1] Voir Risteárd ó GLAISNE, De Bhunadh
ProtastúnachxA0;:...suite 150;, la Ligue est vite récupérée par des
indépendantistes, qui per?oivent la langue comme un vecteur de
résistance potentiel[2][2] Voir Aodán MAC PóILIN, 160;Plus ?a
..suite. 4 En effet, la langue est la préoccupation primordiale de
certaines figures clés de la future révolution. Patrick Pearse, poète,
éducateur et futur président d’une République déclarée à Dublin en 1916,
est membre actif de la Ligue depuis sa création. Dans un discours
célèbre prononcé en 1913, il identifie l’apprentissage de la langue
comme une étape initiatique vers l’engagement politiquexA0;: le seul
contact avec la langue transfigure l’individu[3][3] 160;The Coming
Revolution160;, novembre 1913, in..