Prenezplut?t la sage devise des Luzy: plus ne veult. Je la
partageraivolontiers avec vous.Vous faites la moue? Votre pion vous
assomme? parlons d'autre chose.Donc, pour en revenir à mon premier
sujet,-mon inquiétude est unedigression pardonnable-je veux bien croire
ce silence de huit jours d?au travail absorbant de la révision des
mélodies; en ce cas, je vouspardonne.Que deviennent-elles? J'aime à
croire que vous avez bien re?u lemanuscrit, quoique vous n'ayez pas jugé
à propos de me le faire savoir.Est-il entre les mains de l'éditeur?
qu'en dit-il? Voilà bien desquestions qui m'intéressent et sur
lesquelles j'aurais désiré êtrerenseigné.Que devient le redoutable homme
de la mer? (Miss Suzanne m'a déclaréqu'elle redoutait Gérald-per che signorina?-)
Ce sera pour vous unexcellent exercice de me raconter ces choses terre à
terre, et unegrande satisfaction pour votre vieux pion de les
apprendre.
Votre vieux pion a une passion et c'est ici que cela devient
plaisant,cette passion est sa bicyclette. Si vous me voyiez peinant sur
lesraidillons dont abonde le pays, vous poufferiez de rire. J'en
rismoi-même-aux descentes!-Vous ne sauriez croire à quel point ce sport
m'absorbe. Tout y estsacrifié; j'ai là devant moi quatre volumes de
Renan, ils ne sont pasmême coupés. Le flirt lui-même est à peu près
complètement abandonné. Jene pense plus, je pédale. Je m'en veux un peu
de me laisser envahir à cepoint et distraire par la vie trop agitée que
je mène. Je tiensabsolument à faire une retraite annuelle; j'ai besoin de
silence et deréflexion, de promenades solitaires dans les bois, bien que
les uns etles autres ne m'induisent pas, comme vous, à me sentir
pousser des ailesou à devenir sylvain: je me sens encore bien loin de votre poétiqueexaltation.Je compte rester ici jusqu'au 29, je passerai
par Paris et irai chasseren Sologne pendant une huitaine, puis je
reprendrai ma vie habituelle.J'aurais un bien grand besoin de vous voir;
il y a si longtemps que nousn'avons causé. Que n'êtes-vous dans ces
parages? Nous irions auMont-Saint-Michel. J'y ai fait l'autre jour une
très aimable excursion.Il y avait sur la grève de petits reflets bleus
A bient?t, chère mie. Présentez mes hommages à madame de Nimerck;
mesamitiés à Gérald: baisez pour moi les cheveux d'or de tite-Lène,
etcroyez-moi très affectueusement à vous.CXLVIIDenise à Philippe.22
octobre.Non, mon ami, ce n'est pas un si pauvre motif qui m'a fait
garder lesilence; je passe par une crise morale de moi à moi. Quand je
suis comme?a, je deviens muette pour le plus grand profit de mes
amis.D'ailleurs, je n'avais rien à vous dire; notre vie est calme,
Hélène etmère sont heureuses, c'est tout ce qu'il devrait falloir à mon
proprebonheur.
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