Mais, de la même fa?on, le Parti du Congrès, de nouveau aux affaires
depuis 2004, a continué l'effort de défense lancé par les
nationalistes.?Avions de combat, hélicoptères, sous-marins,
satellites..., la hausse du budget de la défense qui devrait dépasser
les 3% du PNB se traduit par une active politique d'achat d'armements
(voir Le Figaro Economie du 17 février). La doctrine peine presque à
suivre le rythme, avec une stratégie indienne s'articulant désormais
autour de trois axes principaux : Une ambition maritime, avec comme
objectif principal la sécurité des routes dans l'océan Indien. Un espace
susceptible de devenir un Indian Lake, sur le mode du British Lake de
l'époque coloniale.
?La sécurité énergétique, et notamment l'accès au Golfe, est une
préoccupation de premier plan. Tout comme elle l'est pour Pékin, dont la
consommation d'hydrocarbures explose au fil des ans, explique
Christophe Jaffrelot , directeur du Centre d'études et de recherches
internationales (Céri). La construction par la Chine d'un port en eau
profonde au Pakistan à Gwadar, à l'entrée du golfe Persique, est ainsi
un sujet d'inquiétude pour New Delhi?. Mais si l'Inde entend jouer le
r?le de gendarme de l'océan Indien, c'est uniquement sur un plan
océanique. ?Il n'est plus question d'intervenir militairement dans des
conflits concernant des pays riverains comme ce fut le cas au Sri Lanka
en 1987, poursuit-il. New Delhi n'envisage d'ailleurs pas aujourd'hui
d'opération au Népal, par exemple.? En conséquence, les Indiens
renforcent considérablement leur marine, longtemps laissée en
déshérence. Dernière acquisition majeure, celle du porte-avions russe Admiral
Gorshkov, qui devrait arriver dans les eaux indiennes en 2008-2009.
Autre signal, l'achat de six sous-marins de la classe Scorpene à la
France et la possibilité d'une deuxième commande similaire. La rivalité
avec la Chine. Même si, pour des raisons économiques essentiellement,
New Delhi et Pékin qui se sont affrontés militairement en 1962 ont
décidé de placer ce début de siècle sous le signe de la détente, le
rapport de forces demeure. ?En 1998, l'Inde n'a pas fait mystère que ses
essais nucléaires étaient dirigés contre la Chine, poursuit Christophe
Jaffrelot, et aujourd'hui, sa course aux missiles balistiques n'est
d'évidence pas liée à la menace pakistanaise.? Les Indiens, en effet,
n'ont pas besoin d'une telle portée pour frapper Islamabad ou Karachi.
Ils développent aujourd'hui toute la gamme des missiles, avec un effort
particulier sur les engins d'une portée supérieure à 3 000 kilomètres
(programmes Agni II puis III).
L'antagonisme avec le Pakistan. Là encore, même si les temps sont au
dialogue, l'heure n'est pas encore à la paix. New Delhi continue à
accuser les islamistes pakistanais d'être derrière de nombreux attentats
commis sur son sol. Et beaucoup d'achats de matériels très
perfectionnés, comme des radars ou des systèmes de reconnaissance,
effectués en Isra?l, visent à renforcer le contr?le sur la frontière
pakistanaise. L'apaisement sur ce dossier est lié au point précédent, la
Chine tempérant désormais son soutien à son protégé pakistanais,
notamment sur la question du Cachemire.Persuadée de s'imposer comme une
des grandes puissances du XXIe siècle, l'Inde ne veut pas se laisser
enfermer dans un cadre trop ?sud asiatique?. ?Elle développe le concept
du ?voisinage étendu?, avec une zone courant du Moyen-Orient à l'Asie du
Sud-Est, en passant par le nord de l'océan Indien et l'Asie centrale?,
commente Jean-Luc Racine.
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