Plus récemment, un cadre middle management d'une grande banque fran?aise
aux excellents résultats a refusé une prime de 100 euros, vexé. ? trop
dépasser les rémunérations de leurs supérieurs, certains finissent par
faire des jaloux. D'où une certaine politique du secret. Si les
meilleurs salaires, en salles de marchés ou fusions acquisitions sont
trop mis en avant auprès d'autres services de la banque qui, dans le
fond, font à peu près le même métier mais gagnent moins, cela peut
menacer la paix sociale.Un bonus trop pharaoniqueQuelques-uns font même
les frais de leurs revenus vertigineux. ? Un copain débauché pour aller à
New York, en salle de marchés, y gagnait trois fois plus qu'à Paris,
jusqu'à ce qu'on le remercie ?, se souvient un dipl?mé de l'ENSAE. Il
arrive aussi qu'en France, une banque omette de verser dans son
intégralité un bonus trop pharaonique, dénonce un trader installé depuis
quelques années à New York. ?
Une omission qui n'existe pas aux ?tats-Unis, où les banques sont
nettement plus réglo ?, estime-t-il.Olivier Godechot n'a jamais entendu
parler de telles pratiques ; en revanche, ? il arrive que les bonus
soient versés en plusieurs étapes, éventuellement sous forme d'actions
bloquées, ce qui fait, qu'en un effet pervers, ceux qui veulent partir à
la concurrence se trouvent un peu coincés, et en viennent à ne plus
travailler pour se faire licencier ?.Le DRH de l'année fête cette année
son 10e anniversaire. Dès sa création, ce trophée, organisé par Hudson
et Le Figaro, s'est fixé pour objectif de valoriser la fonction
ressources humaines. ? Au début, ce prix était relativement
confidentiel, d'autant plus qu'il s'agit de récompenser des gens par
nature assez discrets, analyse Valérie Delpit, consultante chez Hudson.
L'objectif est de mettre en lumière la profession de directeur des
ressources humaines ainsi que sa contribution au développement de
l'entreprise. Dix années d'existence ont permis de noter les évolutions
non négligeables de la profession. ? On est passé de directeur du personnel à un directeur des ressources
humaines plus contributif d'une stratégie d'entreprise ?, note Valérie
Delpit qui précise que si une cinquantaine de personnes étaient
présentes lors de la première édition, Hudson en compte aujourd'hui un
millier.Le lauréat est élu par un jury composé de personnalités de la
fonction sociale, issues de l'entreprise ou de la recherche, qui se
réunit plusieurs fois par an. Pour commencer, le jury (qui intègre les
DRH lauréats) répertorie les grands sujets d'actualité auxquels sont
confrontés les DRH. Puis le jury s'interroge sur le ou la DRH qui censé
représenter au mieux la fonction à travers la mise en oeuvre de
politiques et d'actions RH.Enfin, les membres du jury approchent les DRH
sélectionnés pour les interroger puis ils présentent la synthèse des
informations recueillies. Après un vote du jury, un DRH est pressenti.
Ce dernier se présente devant le jury dans le cadre d'un ? grand oral ? à
la suite duquel le jury délibère avant de désigner à l'unanimité celui
ou celle qui sera le DRH de l'année. Mais
qu'est-ce qu'un bon DRH ? Pour Valérie Delpit, c'est quelqu'un qui ?
accompagne avec intelligence et humanisme une stratégie d'entreprise,
qui sait conseiller ?. Un bon petit soldat en somme ? ? Pas du tout,
ajoute-t-elle encore. Un bon DRH doit avoir de l'influence. Il ne s'agit
plus de simplement gérer le quotidien. ? Un vendeur hors pair de
piscines en kit, avec ses pics à 100 000 euros annuels et une star du
trading aux millions d'euros de bonus ne jouent pas dans la même cour.
Ils ont pourtant un point commun : à force de surperformer, leur fiche
de paie peut concurrencer ou battre à plate couture celle de leur boss.
Une très belle année, surtout dans la banque, met à l'abri pour
longtemps l'élite des traders, chefs de salles ou directeurs.