分类: Mysql/postgreSQL
2014-07-16 10:51:04
Sentez vivement, puisque cela est dans vos facultés; mais ne vous
entenez pas à l'inachevé des sensations. Soyez plus na?f, plus vrai
enversvous-même, plus simple devant les battements de votre c?ur, et
vousserez heureux. Je suis, moi, tout ahurie devant la complexité de
votrenature.Mon Dieu, comment m'aimiez-vous donc dans ce temps lointain
où vousm'aimiez? Je vous en prie, soyez franc, dites-le-moi?Je me
souviens d'un vous respectueux mais un peu ardent et animé d'unevolonté
que je ne retrouve plus en vous; un Philippe qui m'a fait peurparfois et
auquel je ne livrais pas le bout de mes doigts pour seslèvres, sans
craindre quelque morsure.Je vous ai si bien redouté, ? analyste du vide,
? buveur de fumée, ?mangeur de rêve, que j'ai bravement fui quand vous
m'avez dit: ?Je vousaime.?Et maintenant, ce mot vous le dites à tous les
feuillets de vos lettres,vous le sonnez, doux grelot, à mes oreilles
qui l'entendent, enchantées.Et je ne fuis plus et j'écoute, prise tout à
coup d'une joietourmentante et divine.
CXXVIIIPhilippe à Denise.19
ao?t.Chère,Comme vous savez finement fouiller les ?mes... Oui, vous
avez deviné ceque j'ose à peine m'avouer à moi-même: je vous aimais mal autrefois,Denise.Je vous en demande humblement pardon, un pardon auquel
j'ai droit, carcet amour d'autrefois, s'adressant à vous, me para?t
monstrueux, et jeme repens d'avoir pu vous désirer ainsi. CXXIXPhilippe à Denise.29
ao?t.Eh bien, madame, pourquoi ce long silence? Il me souvient d'avoir
faitamende honorable dans ma dernière lettre. J'en espérais une
pleined'indulgent pardon, une de ces lettres consolantes comme vous
savez enécrire. Rien! un arrêt brutal que je ne comprends
pas.Seriez-vous f?chée contre moi, ma chère amie? Je suppose bien que
vousn'avez pas l'intention de ne me pardonner jamais; alors
pardonnez-moitout de suite, et je me mettrai sans arrière-pensée en
route pourNimerck. Au moins vous n'êtes pas contrariée que je m'invite
ainsi? Jeresterai quatre à cinq jours si vous voulez de moi.
Il faudrait, cettefois, des événements extraordinaires pour que je ne
vinsse pas passerces journées avec vous.Envoyez vite un petit mot de
bienvenue; mon sans-gêne, mon impolitesse,ma négligence, ne m'empêchent
pas, vous le savez, de vous aimer trèstendrement.CXXXDenise à Philippe.30
ao?t.Je commence par vous dire: Vous serez le très bien venu. La
maisonnéevous attend; j'ai fait tout à l'heure l'inspection de la
chambre mauvequi devient décidément la chambre de ?M'sieur Philippe?,
pour lesserviteurs aussi bien que pour les ma?tres.Pourquoi j'ai gardé
le silence? ?a, c'est plus compliqué.