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2014-03-11 14:38:43
Ce fut de la pose. La loi des ?tages ne fut pas appliquée,gr?ce à la
minorité; gr?ce aussi, je le crois, à la secrète répugnance deces
copistes de la terreur, qui en dépit d'eux-mêmes étaient de leur tempset
de leur parti--car la démocratie actuelle est humaine. La loi des?tages
ne fut appliquée que le 23 au soir, quand le pouvoir communaln'existait
plus de fait (sa dernière séance est du 22.) Ces exécutionseurent lieu
par les ordres seuls de Raoul Bigault et de Ferré, deux desplus
malheureuses personnalités de la Commune, qui jusque là n'avaientcessé,
toujours en vain, de réclamer des mesures sanglantes.Mais il faut bien
ajouter qu'elles n'eurent lieu qu'après deux jours etdeux nuits de
fusillades versaillaises; qu'après deux jours et deux nuits,pendant
lesquels les gens de l'ordre avaient fusillé, par centaines,
lesprisonniers faits sur les barricades: des hommes qui avaient déposé
lesarmes, des femmes, des adolescents de 15 et 16 ans; des gens arrachés
àleurs maisons, des dénoncés, des suspects, peu importe? on n'avait pas
letemps d'y regarder de près. On tuait en tas; on recourut, pour aller
plusvite, aux mitrailleuses. Assez de témoins ont entendu leur
craquementfunèbre, au Luxembourg, ou sur les trottoirs, le long des
grilles, lespieds glissaient dans le sang; à la caserne Lobau, dans le
quartierSt-Victor, du c?té de la Villette.
...Sur les incendies, il y a toute une enquête à faire. Mais trois
pointscertains doivent être établis:1° Ces incendies ont été surfaits,
exagérés outre mesure, et l'on s'en estservi d'une fa?on odieuse pour
les besoins de la vengeance.2° Plusieurs ont été allumés par les obus
des assaillants.3° Les maisons incendiées par les fédérés ne l'ont été
que pour lesnécessités de la défense, et non pas avec ce projet
fantastique qu'on leurimpute de br?ler Paris. Les soldats s'introduisaient par derrière dans lesmaisons attenantes
aux barricades et de là tiraient à feu plongeant surles défenseurs. Il
fallait donc: ou br?ler ces maisons à l'intérieur, ouabandonner le
combat.Quant à l'incendie des Tuileries, de la Préfecture de police, du
Palais dejustice, de la Légion-d'honneur, etc., le nom des coupables
n'est pasconnu, et quand on se rappelle le premier incendie manqué de la
Préfecturede police, au mois de novembre précédent; quand on songe à
l'intérêtqu'avaient telles gens à la destruction de certains papiers;
aux agents deVersailles qui remplissaient Paris; à l'intelligence des
flammes, qui ontrespecté tout ce dont la perte, en monuments ou en
collections, e?t étéirréparable; quand on pense à la situation douteuse
du pouvoir légalvis-à-vis de la France, qui lui était hostile, et qui,
si ellen'approuvait pas la Commune, reconnaissait du moins la légitimité
desréclamations de Paris; au danger dès lors qu'offrait l'exécution du
pland'extermination, dicté par une politique à la Médicis, en même temps
quecaressé par une haine implacable,--danger tel que le vainqueur
pouvaitsuccomber par sa victoire--on comprend qu'un grand crime,
attribué auxfédérés, pouvait seul, en excitant la colère publique,
permettre cetteextermination, ces vengeances; et l'on peut soup?onner,
sous cet incendiede Paris, un des plus épouvantables mystères que
l'histoire ait à pénétrer.L'histoire des républiques, telles que la
république fran?aise actuelle,ressemble beaucoup, malheureusement, à
celle des empires. Ce n'est pas àla surface qu'il faut la voir, et ce
n'est pas au grand jour qu'elles'élabore. Pour qui l'a bien observée,
cette histoire, elle n'est autre,depuis le 4 Septembre, que le
développement d'un complot monarchique,immédiatement formé, et qui entre
en guerre, en même temps que lesPrussiens, contre la République.
Et cette guerre latente est la principale;car l'autre en devient le
terrain, le tapis franc, et en re?oit son issue.Les monarchistes, on le
sait bien, n'eurent jamais de patrie, pas plus queleurs princes; ainsi
voit-on ceux-ci, dès que la France est abattue,accourir sans pudeur,
chacals affamés, sur cette proie. Le premier soucides faux républicains
du 4 Septembre n'est pas l'ennemi national, c'est ladémocratie
populaire. Après tout, Guillaume est un roi; entre rois etconservateurs
on s'arrange toujours; le pis est de payer, et c'est lepeuple que cela
regarde! Mais la démagogie! mais le socialisme! grandsdieux! Avoir le
peuple pour ma?tre au lieu de le gouverner! Se voirdisputer cette
oisiveté dorée, qu'on a conquise, au prix, déjà, de tantd'autres
capitulations!--Ils n'eurent plus que cet objet, que cette peur,et lui
sacrifièrent la France. La République victorieuse, arrachant lepays à
l'ab?me où l'avait jeté la monarchie, cela pouvait être la fin duvieux
monde.Paris surtout, Paris! c'est lui qui excitait leur terreur.
Parissocialiste, Paris armé, délibérant dans ses clubs, dans son conseil
ets'administrant lui-même! Ce génie si longtemps captif, et même
alorsdangereux! enfin délivré! Quel exemple! Quelle propagande! Quel
péril!Et puis, Paris est la seule place où l'on puisse asseoir le tr?ne.