Par delà la diversité des approches, elle souhaite être la revue de tous
ceux qui travaillent, en France ou ailleurs, sur la ville de
l’Antiquité à nos jours. Elle se veut ouverte aux différentes manières
de penser et de faire l’histoire des villes. Formes urbaines et
populations, bati et espace urbain, économie des villes et pratiques
sociales, analyse des réseaux urbains et archéologie, paysages urbains
ou gestion de la ville, cultures et représentations... trouvent leur
place dans Histoire Urbaine. Décloisonner les savoirs, croiser les
problématiques, organiser les comparaisons d’une période à l’autre en
sont les objectifs.
3 Histoire Urbaine accorde une place essentielle aux articles de fond,
parfois regroupés en dossiers autour d’un thème mais les varia auront
toute leur place. La rubrique Quartier Libre concrétise la volonté
d’Histoire Urbaine d’être un lieu de débats: elle accueillera des
entretiens avec des acteurs de la ville ou de l’histoire urbaine, des
synthèses historiographiques et des discussions sur des thèmes émergents
ou controversés.4 Revue scientifique, Histoire urbaine doit être
lisible par tous; son identité historique forte ne l’empêche pas d’être
ouverte aux autres sciences humaines et sociales et à l’ensemble des
personnes intéressées par le fait urbain. Son premier numéro est
consacré aux loisirs.5 La ville et les loisirs entretiennent en effet
des relations complexes. L’urbanité implique des genres de loisirs
particuliers, et, inversement, les loisirs concourent à la
transformation de la ville. Moments soustraits aux obligations et au
travail, synonymes de temps libre, de temps pour soi, pour se distraire,
se détendre et soigner son corps, les loisirs sont liés à la quête du
plaisir. à la ville, ils différent de ce qu’ils sont à la campagne. Leur offre
est considérable car les occasions viennent de l’agglomération des
hommes.6 être assis sur une chaise et regarder la foule passer dans la
rue, se regrouper en assemblées d’honnêtes gens pour se récréer
ensemble, ou se retrouver dans les cabarets en sociétés d’amis, assister
à des fêtes, des spectacles, participe des loisirs de convivialité et
du plaisir d’être ensemble. La déambulation dans la ville appartient à
la même satisfaction de voir et d’être vu. La promenade, devenue un
rituel récréatif se déroule dans des espaces ouverts situés au cur de la
ville ou sur les boulevards.7 Les propositions de distractions
abondent, du jeu de paume, de boules aux jeux de hasard ou d’argent. Les
autorités municipales s’efforcent d’encadrer ces pratiques même si les
jeux sont tolérés dans les maisons particulières.
Pour éviter les violences, les municipalités vont jusqu’à organiser et
ritualiser les affrontements; ailleurs, elles réglementent les loisirs
collectifs et surveillent la création des parcs de loisirs aménagés. La
ville offre aussi des lieux de repos. Les jardins royaux de Babylone
sont propices au délassement: dans un environnement semi-désertique, la
palmeraie représente une marque de prestige; Hammourabi y reoit ses
soldats.8 Les loisirs contribuent par ailleurs à modifier l’organisation
de l’espace urbain. Dans un apparent paradoxe, les couronnes de verdure
définissent la ville dans le paysage qui l’entoure. Parfois les
équipements et les installations de loisirs génèrent des portions de
ville ou des quartiers par le regroupement des batiments de bains, de
stades, de bibliothèques ou de lieux de rencontre. Ces aménagements
représentent de véritables enjeux dans la recomposition urbaine
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