Il faisait une
pension de 1.000 livres sterling àson oncle l'archevêque, ?gé de
quatre-vingts ans. Pour ce qui meconcerne, j'eus beau être la fille de
son frère, il ne me vint jamais enaide pendant les deux ans et demi que
je passai en Angleterre.Le deuxième oncle que je visitai, cette fois
avec lady Jerningham, lordKenmare, qui portait auparavant le nom de
honorable Valentin Browne, mere?ut tout autrement, quoique je ne fusse
sa nièce que par sa premièrefemme, soeur de mon père et morte depuis de
longues années. Il étaitalors remarié. Du premier lit, il avait eu une
fille, ma cousine parconséquent, lady Charlotte Browne. Celle-ci, par
son mariage, devintplus tard lady Charlotte Goold.
Lord Kenmare, sa fille et tous les siens m'accueillirent avec
uneobligeance et une bonté sans pareilles, et l'amitié de lady Charlotte
enparticulier ne s'est jamais démentie. Elle avait alors dix-huit ans,
eton la recherchait beaucoup comme étant un bon parti de 20.000
livressterling.IVJ'allai voir, à Richmond, notre tante, Mme d'Hénin.
Elle prit beaucoupd'humeur de notre projet de passer quelque temps à
Cossey avec ladyJerningham.Mme d'Hénin était dominante à l'excès,
jusqu'à la tyrannie même, et toutce qui portait le plus léger ombrage à
son empire la contrariait plusque de raison. Son autorité s'exer?ait
principalement sur M. de Lally,quoiqu'elle lui f?t, il faut le reconna?tre, très utile par
sa décisionet par sa fermeté. Mais elle ne souffrait pas de rivale, et
M. de Lallyayant commis l'imprudence, pendant les trois ou quatre mois
que Mmed'Hénin avait passés en France, d'aller à Cossey, où il s'était
amusécomme un écolier en vacances, elle avait pris lady Jerningham
enhorreur. Aussi, en apprenant que son neveu, M. de La Tour du Pin,
etmoi, nous projetions de nous établir pendant six mois à la
campagne,chez lady Jerningham, elle en éprouva un dépit non dissimulé.
Malgré soncaractère emporté et entier, Mme d'Hénin ne manquait cependant
pasd'esprit de justice. Elle fut donc forcée de convenir que,
débarquéssans ressources en Angleterre, il était bien naturel pour
nousd'accepter avec joie d'être accueillis par une parente si proche et
siconsidérée dans le monde que l'était ma tante Jerningham.
Mme d'Hénin etM. de Lally avaient un établissement commun. Leur ?ge à
tous deux auraitd? empêcher le public de trouver un motif à scandale
dans cetteassociation. On la tourna fort en ridicule cependant. Mme
d'Hénin,malgré ses réelles et grandes qualités, n'était pas aimée
généralement.Quelques amies lui restaient très fidèles; mais son
caractère facilementirascible et emporté lui créait des ennemis presque à
son insu.Après trois jours de résidence à Londres, je constatai que je
n'auraisaucun plaisir à y demeurer davantage.
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