Après lui, les constructions furent heureusement continuéessuivant les
premières dispositions, pendant assez de temps pourpermettre
l'achèvement du vaisseau.L'église de Maurice de Sully forme comme le
noyau de la cathédrale deParis, et il est facile encore de la distinguer
malgré la richesse de ladécoration dont les XIIIe et XIVe siècles sont
venus l'envelopper. Ainsique nous le prouvons plus loin, c'est aux
premières années du XIIIesiècle que l'on doit faire remonter la
construction de la magnifiquefa?ade occidentale, celle des éperons et
des galeries de la nef, ainsique l'arrangement des grandes fenêtres, et
c'est encore dans la secondemoitié de ce siècle que furent ajoutées les
chapelles de la nef. Enfinles deux fa?ades des transcepts, les chapelles
du choeur, et une grandepartie des arcs-boutans appartiennent au XIVe
siècle.Un fait assez rare et qui peut être observé à Notre-Dame, c'est
que lesXVe, XVIe et XVIIe siècles n'ont rien ajouté à cette église
déjàcomplète.Les grosses colonnes rondes intérieures, les galeries
supérieures duchoeur et les grandes parties de murs élevés sur ces
galeriesappartiennent à la construction primitive. Alors ces murs
étaient percésde fenêtres beaucoup moins longues que celles qu'on y voit
aujourd'hui,quoi qu'elles aient conservé leurs colonnettes et arcs
anciens.
Deux deces fenêtres à doubles biseaux se voient encore à l'entrée de
la nef.Par leur élévation au-dessus des galeries, elles avaient permis
laconstruction d'un comble d'une seule pente, dont on voit encore la
tracele long du mur de la tour; les filets et les jets d'eau existent
encoresur toute la face méridionale, et les deux grands éperons qui
viennentmaintenir les deux extrémités du transcept étaient destinés, en
mêmetemps qu'ils contrebutaient, à former les pignons de ces combles.
Lesgrandes fenêtres que l'on y voit les éclairaient ainsi que les
galerie.Cette disposition, plus simple que celle actuelle,
laissaitintérieurement au-dessus de l'arcature des galeries supérieures,
ungrand espace vide destiné peut-être à recevoir des peintures.Le
choeur conserve, au-dessous de la corniche actuelle, une largeceinture
de damiers qui tiennent à la construction primitive. Quant
auxarcs-boutans, ils étaient probablement comme les deux qui
existentencore contre les murs du choeur, c?té du midi, couvert de
dalles, ornésd'une dentelure peu saillante. Soit que les fonds aient
manqué, soit quel'architecte ait, après la mort de Maurice de Sully,
changé ladisposition première, les galeries supérieures n'ont pas été
terminées. Des arcs doubleaux, engagés dans les murs qui les ferment
aujourd'hui,feraient penser que ces galeries devaient être doubles comme
lesbas-c?tés; quoi qu'il en soit, elles ont été bouchées
provisoirement, etavec assez peu de soin, lorsque dans le XIIIe siècle
les travaux furentrepris avec une grande activité.Du reste, il y a cela
de remarquable dans cette première construction del'église Notre-Dame,
depuis 1161 jusqu'en 1196, mort de Maurice, quependant cette période on
peut suivre une des transitions les pluscurieuses de l'art chrétien.Le
choeur, par lequel l'évêque fondateur commen?a son oeuvre, est
encoreempreint du caractère roman, et la nef construite à la fin de sa
vie, oupeu de temps après sa mort, est déjà soumise au go?t gothique.Un
fait intéressant nous donne la date de la construction de la bellefa?ade
occidentale.Leboeuf nous apprend que c'est en 1218 que l'on abattit la
vieilleéglise St-?tienne, qui gênait la construction de la partie
méridionalede la nouvelle basilique, et que le bas-relief du tympan de
la porteSte-Anne, sur la fa?ade de Notre-Dame, provient de cette vieille
église,ainsi que les statues qui décoraient le parvis de cette porte
avant1793[7].[Note 7: Ces statues, données par Montfaucon dans la
monarchiefran?aise, comme celles des rois de France, étaient, ainsi que
le disenttrès bien Leboeuf et Corrozet, celles des rois de Juda.]L'année
de la démolition de l'église Saint-?tienne, et le replacementdes
sculptures qui la décoraient, à la porte Sainte-Anne, nous donnentla
date positive de la construction de la fa?ade occidentale deNotre-Dame,
ce qui du reste s'accorde parfaitement avec le caractèrearchitectonique
de cette fa?ade.
Malheureusement, des statues sicurieuses, qui ornaient cette porte, il
ne reste plus que celle deSaint-Marcel, restaurée maladroitement en
1818.Nous pouvons donc regarder la fa?ade occidentale de la cathédrale
deParis comme b?tie dans la première moitié du XIIIe siècle; son style
estplein de grandeur et d'unité; la similitude des profils qui la
décorentdepuis le bas jusqu'au sommet des Tours, ne peut pas laisser
douterqu'elle n'ait été construite d'un seul jet, et sans
interruption.Cependant les tours restèrent inachevées, les flèches en
pierre quidevaient les terminer, et dont on voit parfaitement la
naissance dans laconstruction intérieure, ne furent pas élevées.Le style
particulier à cette fa?ade se retrouve encore dans la grandecorniche
qui pourtourne l'édifice, et dans les éperons de la nef.La flêche en
bois, revêtue de plomb, qui s'élevait sur le comble aumilieu du
transcept, devait être aussi, d'après les dessins et gravuresqui seuls
peuvent nous en donner une idée, de l'époque de la fa?ade,ainsi que
toute la charpente du grand comble. Un chapiteau fort curieux,taillé
dans le poin?on qui existe encore au centre de la souche de cetteflèche,
suffit pour fixer d'une manière précise l'époque de saconstruction,
ainsi celle de la charpente, évidemment du XIIIe siècle.Cette flêche,
qui contenait six cloches, fut détruite en 1793.
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