Et je vous avoue que, pour
ma part, j'admire beaucoup le bon accord soudain de ces deux hommes qui
confondent, dans une intimité née d'une mutuelle estime, ce qui fait un
pays grand entre tous: la gloire dans le passé et le progrès dans le
présent.Cette vision de l'ingénieur et du gentilhomme enlacés, c'est une
bonnemoitié de l'oeuvre de M. Georges Ohnet. Elle est faite pour
réjouirM. Poirier, M. Maréchal et M. Perrichon.
Et l'autre moitié séduiraparticulièrement leurs épouses.IVAprès cela,
que M. Ohnet compose assez bien ses récits, qu'il en disposehabilement
les différentes parties et que les principales scènes y soientbien en
vue, cela nous devient presque égal. Que ces romans, débarrassésdes
interminables et plats développements qui les encombrent et transportésà
la scène, y fassent meilleure figure; que la vulgarité en devienne
moinschoquante; que l'ordre et le mouvement en deviennent plus
appréciables,--jen'ai pas à m'en occuper ici: les quelques qualités de
ces romans, étantpurement scéniques, échappent à la lecture.On y trouve,
en revanche, l'élégance des chromo-lithographies, la noblessedes sujets
de pendule, les effets de cuisse des cabotins, l'optimismedes nigauds,
le sentimentalisme des romances, la distinction comme lacon?oivent les
filles de concierge, la haute vie comme la rêve Emma Bovary,le beau
style comme le comprend M. Homais. C'est du Feuillet sans gr?ce
nidélicatesse, du Cherbuliez sans esprit ni philosophie, du Theuriet
sanspoésie ni franchise: de la triple essence de banalité. Mais ces romans sont venus à leur heure et répondaient à un besoin.
Lesromanciers qui sont artistes se soucient de moins en moins des go?ts
dela foule ou même affectent de les mépriser; la littérature nouvelle
tendà devenir un divertissement mystérieux de mandarins; on dirait
qu'elles'applique à effaroucher les bonnes ?mes par ses audaces et à
lesdéconcerter par ses raffinements: or il y a toute une classe de
lecteursqui n'a pas le loisir ni peut-être le moyen de pénétrer ces
arcanes, quiveut avant tout des ?histoires?, comme les fidèles du _Petit
journal_, maisqui pourtant les veut plus soignées et désire qu'elles
lui donnent cetteimpression que ?c'est de la littérature?. M. Ohnet est
au premier rang deceux qui tiennent cet article-là; il est incomparable
dans sa partie; ilsait ce qui pla?t au client, il le lui sert; il le lui
garantit. Tout celan'est certes pas le fait du premier venu; mais qu'il
soit bien entendu quec'est en effet de marchandises qu'il s'agit ici,
de quelque chose comme les?bronzes de commerce?, et non pas d'oeuvres
d'art. Il ne faut pas qu'on s'ytrompe. Je n'ai voulu que prévenir une
confusion possible.
FINTABLE DES MATI?RES[82] [Note 82: Les numéros de page indiqués
ci-dessus font référence à l'édition originale sur papier publiée en
1886 par la librairie H. Lecène et H. Oudin, dont le présent e-book est
la reproduction.] PagesAvant-propos 5Théodore de Banville
7Sully-Prudhomme 31Fran?ois Coppée 79?douard Grenier 113Le
Néo-hellénisme (Mme Adam) 129Mme Alphonse Daudet 165? propos d'un
nouveau livre de classe 181Ernest Renan 193Ferdinand Brunetière 217?mile
Zola 249Guy de Maupassant 285J.-K. Huysmans 311Georges Ohnet
337Sceaux.--Imprimerie Charaire.
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