Voyez page 97._Les pages dont nous donnons ici la primeur aux lecteurs
du_Tour du Monde_ sont empruntées au livre encore inédit:NAPOL?ON ROI DE
L'?LE D'ELBE, que doit prochainement publierla librairie Hachette, et
qui sera l'histoire complète etsingulièrement vivante, reconstituée sur
place par l'auteur,de cette période si peu connue de la vie
impériale.]Par M. PAUL GRUYER._Illustrations d'après les photographies
de l'auteur._ II.Le golfe de Procchio et la montagne de Jupiter.
Soir tempétueux et morne tristesse.L'ascension du Monte Giove.Un
village dans les nuées.L'Ermitage de la Madone et la ?sedia di
Napoleone?.Le vieux gardien de l'infini. ?Bastia, Signor!?. Vision
sublime. La c?te orientale de l'?le. Capoliveri et PortoLongone.La gorge de
Monserrat.Rio Marina et le monde du fer.[Illustration: Un enfant
elbois.]La mer se recourbe ici en un golfe profond, au cercle large
etharmonieux, et dans lequel tombent les mille mètres du Monte
Capanna;autour de ce dernier et de son voisin, le Monte Giove, la
montagne deJupiter, tournoient les nuées. En bas, la mer bleue, la
grèveensoleillée sur laquelle un pêcheur solitaire, et qui semble
moinsgros qu'une fourmi, tire sa barque et fait sécher ses filets; en
haut,la bataille farouche de l'ouragan noir où gronde la foudre et
quezèbrent les éclairs; par moments, à travers un déchirement de
nuages,des plaques de neige étincellent.
N'estce pas là, en effet, l'Olymperedoutable où tr?nent, audessus des
mortels, Zeus et les GrandsDieux?Je demande au cocher s'il n'y a pas
lieu de h?ter le pas de soncoursier et si l'amoncellement fantastique
des sombres nuées ne va pass'abattre sur notre tête avant notre arrivée à
Marciana; mais il mefait signe que non, et qu'il n'y a rien à craindre
pour le moment. Lesoleil, en effet, ne cesse pas de luire pour nous tout
le long de laroute qui, se rapprochant de la mer, contourne d'abord le
golfe (onle nomme golfe de Procchio), puis se relève pour suivre la c?te
encorniche, jusqu'à ce qu'une dernière descente nous amène à
MarcianaMarina, à l'AUBERGE DE LA PAIX, CHEZ VENTURA BRASCHI; BONNE
CUISINE.Le signor Ventura ne sait pas un mot de fran?ais, sa femme non
plus,mais ils sont pleins de prévenances et crient très fort pour que
jecomprenne. Le bruit de mon arrivée s'est heureusement répandu dans
lebourg; un gar?on qui a voyagé et qui parle correctement fran?ais,vient
m'offrir obligeamment ses services; il facilite lesexplications, et en
attendant la ?bonne cuisine? de l'enseigne, qui seréduira d'ailleurs à
du macaroni et à des oeufs, je vais errer sur lesgalets du port, où les
tartanes ont été amenées à sec en prévision dela nuit qui menace d'être
pluvieuse et pleine de vent.Les nuées sont descendues le long de la
montagne, et le ciel s'estvoilé; le soleil a disparu. Il fait gris; la
mer houleuse bat lerivage de ses lames courtes; une morne tristesse
s'épand sur leschoses. Il semble que l'on soit perdu au bout du monde.
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