Avouez que vous avez été coupable d'une certaine incurie.Il faut appeler
les choses par leur nom: ce que vous avez fait là,c'est trahir les
statuts!Et toutes, aussit?t, se ruèrent à la curée:Il ne suffit pas, ma
chère, d'avoir des principes!C'est très joli de se monter la tête avec
des histoires de Basiliques!et de faire signer des listes, et d'être
plus catholique que Mgrl'Archevêque ou que le Pape!On commet des gaffes,
comme le dernier des mortels...La pire des imprudences, c'est de
prétendre imposer ses opinions àtous.Le mieux est l'ennemi du bien.Et on
entendait, dans le charivari de ces femmes vomissant leur bile:.
.. Se plier aux nécessités..... . Dieu ne demande pas l'impossible!... Envoyer promener ceux qui ne
sont pas contents!La pauvre Mlle Cloque que l'émotion suffoquait et qui
ne voyait plusclair, tourna la tête du c?té de Mme Bézu qui, tout à
l'heure, luipressait les mains.On ne put s'empêcher de rire. Mme Bézu, à
mesure que s'aggravait le casde Mlle Cloque, avait petit à petit retiré
sa chaise, en segarantissant les yeux, de ses mains sèches, comme si la
chaleur du poêlel'incommodait.
Elle était maintenant à une bonne distance, et cousaitavec ardeur la
manche d'une chemisette de nouveauné.Quelqu'un cria sur le petit ton
chantant qu'on emploie en province pourappeler la marchande en entrant
dans un magasin:Mme Bézu!...Mme Bézu releva une figure étonnée,
absorbée. On e?t juré qu'elle étaità cent lieues de la
question.Cependant elle comprit à tous les yeux dirigés vers elle, que
l'onexigeait son avis:Heu! heu! ditelle, simulant de n'attribuer que peu
d'importance à lachose, il ne faut point perdre de vue les principes de
la charitéchrétienne.