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2013-10-19 13:49:48

trente-deux petites choses blanches,semblables à de l'ivoire, qui s'éparpillèrent ?à et là sur le plancher.LA CHUTE DE LA MAISON USHER Son c?ur est un luth suspendu; Sit?t qu'on le touche, il résonne.
DE B?RANGER.Pendant toute une journée d'automne, journée fuligineuse, sombre etmuette, où les nuages pesaient lourds et bas dans le ciel, j'avaistraversé seul et à cheval une étendue de pays singulièrement lugubre, etenfin, comme les ombres du soir approchaient, je me trouvai en vue de lamélancolique Maison Usher. Je ne sais comment cela se fit,—mais, aupremier coup d'?il que je jetai sur le b?timent, un sentimentd'insupportable tristesse pénétra mon ?me. Je dis insupportable, carcette tristesse n'était nullement tempérée par une parcelle de cesentiment dont l'essence poétique fait presque une volupté, et dontl'?me est généralement saisie en face des images naturelles les plussombres de la désolation et de la terreur. Je regardais le tableau placédevant moi, et, rien qu'à voir la maison et la perspectivecaractéristique de ce domaine,—les murs qui avaient froid,—lesfenêtres semblables à des yeux distraits,—quelques bouquets de joncsvigoureux,—quelques troncs d'arbres blancs et dépéris,—j'éprouvais cetentier affaissement d'?me qui, parmi les sensations terrestres, ne peutse mieux comparer qu'à l'arrière-rêverie du mangeur d'opium,—à sonnavrant retour à la vie journalière,—à l'horrible et lente retraite duvoile. C'était une glace au c?ur, un abattement, un malaise,—uneirrémédiable tristesse de pensée qu'aucun aiguillon de l'imagination nepouvait raviver ni pousser au grand. Qu'était donc,—je m'arrêtai pour ypenser,—qu'était donc ce je ne sais quoi qui m'énervait ainsi encontemplant la Maison Usher? C'était un mystère tout à fait insoluble,et je ne pouvais pas lutter contre les pensées ténébreuses quis'amoncelaient sur moi pendant que j'y réfléchissais. Je fus forcé de merejeter dans cette conclusion peu satisfaisante, qu'il existe descombinaisons d'objets naturels très-simples qui ont la puissance de nousaffecter de cette sorte, et que l'analyse de cette puissance g?t dansdes considérations où nous perdrions pied. Il était possible,pensais-je, qu'une simple différence dans l'arrangement des matériaux dela décoration, des détails du tableau, suff?t pour modifier, pourannihiler peut-être cette puissance d'impression douloureuse; et,agissant d'après cette idée, je conduisis mon cheval vers le bordescarpé d'un noir et lugubre étang, qui, miroir immobile, s'étalaitdevant le b?timent; et je regardai—mais avec un frisson plus pénétrantencore que la première fois—les images répercutées et renversées desjoncs gris?tres, des troncs d'arbres sinistres, et des fenêtressemblables à des yeux sans pensée.C'était néanmoins dans cet habitacle de mélancolie que je me proposaisde séjourner pendant quelques semaines. Son propriétaire, RoderickUsher, avait été l'un de mes bons camarades d'enfance; mais plusieursannées s'étaient écoulées depuis notre dernière entrevue. Une lettrecependant m'était parvenue récemment dans une partie lointaine dupays,—une lettre de lui,—dont la tournure follement pressanten'admettait pas d'autre réponse que ma présence même. L'écriture portaitla trace d'une agitation nerveuse. L'auteur de cette lettre me parlaitd'une maladie physique aigu?,—d'une affection mentale quil'oppressait,—et d'un ardent désir de me voir, comme étant son meilleuret véritablement son seul ami,—espérant trouver dans la joie de masociété quelque soulagement à son mal.

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