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2013-11-18 10:36:58
Les assistants se pressèrent autour de la condamnée pour lui donner
lebaiser de paix. Puis les femmes et les jeunes filles
l'entra?nèrentdehors. Les hommes suivirent. Tous semblaient électrisés,
possédéssubitement d'un saint courroux. Ils se précipitèrent hors de la
salleavec une telle violence, qu'ils faillirent assommer, avec les
talonsde leurs lourdes bottes, Barabasch, toujours couché sur le sol
entravers de la porte.Au moment où Mardona avait prononcé l'arrêt fatal
sur la malheureuseSofia, le premier mouvement de Sabadil avait été de se
jeter aux piedsde la Mère de Dieu et d'implorer la gr?ce de la
coupable. Il traversamême la foule dans cette intention.
Mais il recula sous le regard deMardona. Elle fixa sur lui un oeil
froid, brillant de haine et decolère. Il comprit que son intercession
serait inutile, que même elleaugmenterait le courroux de Mardona et la
rendrait peut-être pluscruelle encore pour la condamnée.Il garda le
silence et suivit la foule au dehors.Les fanatiques tra?nèrent la pauvre
Sofia à travers la cour et sur laroute, jusqu'aux premières maisons du
village. Là seulement ilss'arrêtèrent et la l?chèrent. Elle se tint un
moment debout, livide,tout échevelée, les vêtements déchirés, à moitié
nue, levant les brasau ciel. Puis la foule entonna une hymne sainte; c'était son signal, semblableau
chant de carnage des Machabées. Et de tous les c?tés on commen?a
lalapidation. Des pierres, de la boue, de la neige, des mottes de
terre,furent lancées à la tête de la malheureuse. Elle s'enfuit,
affolée, àtravers les rues. Les justiciers se jetèrent à sa poursuite,
en hordessauvages, avec des cris et des hurlements. Mardona assistait à
cecarnage, montée sur son cheval, allant au pas.Sofia se soutenait à
peine.
Le sang ruisselait de ses épaules, de sapoitrine nue. Son visage était
couvert de boue et d'ordures.A trois reprises, Sabadil, dont le cerveau
bouillait d'indignation,voulut s'élancer au secours de la pauvre femme
et la protéger de soncorps. Mais Mardona était là. Elle ne le perdait
pas de vue. EtSabadil se sentait lié, retenu par une force inconnue qui
le faisaitsouffrir et paralysait ses membres. Il ne bougea pas.